1 an Freelance : Le Bilan – quotidien, organisation, l’Atelier Mouette…

Ça y est, cela fait désormais 1 an que je suis freelance à plein temps et en 1 an, tant de choses se sont passées et ont changé que j’avais très envie de faire le point aujourd’hui et d’en profiter pour faire un article bilan pour vous parler de tout ça, vous donner mon ressenti et peut-être mes premiers conseils ! Je ne juge pas avoir réponse à tout puisque bien qu’ayant mon statut depuis plusieurs années (depuis 2011 ! Ça commence à dater mine de rien !), cela ne fait qu’un an que j’exerce vraiment à plein temps et ce en tant qu’activité professionnelle, cet article est donc là uniquement pour vous parler de mon ressenti, de mon retour et de ce que je peux vivre depuis 1 an. Évidemment, toutes les expériences qu’elles soient bonnes ou mauvaises sont différentes et je suis curieuse d’avoir votre retour, qu’importe votre métier !

Être freelance

Pourquoi me suis-je lancée ?

Je ne me serais jamais lancée en tant que freelance sans avoir un tout petit peu (et je mets ici de gros guillemets, attention je ne dis pas que j’avais suffisamment travaillé avant parce que ce n’est pas le cas) connu le monde de l’entreprise avant. Après avoir fait de l’intérim où la hiérarchie plutôt que les rapports humains primait sur tout le reste, plusieurs stages dans différentes structures ainsi que plus d’un an d’alternance, même si je n’ai pas travaillé à proprement dit dans un structure avec un « vrai contrat » (autre qu’intérim, stagiaire ou alternante je veux dire), je savais que j’en avais vu assez et que j’avais besoin d’essayer par moi-même, quitte à me prendre un mur et rebrousser chemin plutôt que de chercher un poste directement dans une entreprise. J’ai toujours été très mal à l’aise en entreprise, je me sens vite pas du tout à ma place dans un cadre de travail classique et je ressens également bien trop vite le stress et la pression en ayant quelqu’un au dessus de moi. Ce n’est pas que je déteste que l’on me donne des ordres mais c’est un type de situation sociale qui me rend rapidement assez malheureuse car ayant l’impression de trop rapidement rentrer dans une routine type « métro-boulot-dodo ». Ce sentiment est arrivé progressivement en même temps que le fait d’être devenue de plus en plus militante à propos de sujets sociaux : c’est d’ailleurs un sujet qui mériterait à lui seul un article mais j’en parle déjà un peu dans cet article ! Mais puisque l’on est loin encore de situations de travail plus souples et plus en phase avec la psychologie de chacun, il fallait donc que je fasse autrement : être indépendante m’est apparu comme étant la solution presque-idéale. C’est bien sûr beaucoup de travail mais c’est une situation que je gère seule sans devoir demander l’aval de quelqu’un et c’est un confort incroyable qui vaut bien toutes les contraintes amenées par l’auto-entrepreunariat.

Je le dis souvent lorsque l’on me demande si c’est facile, d’être freelance :  j’ai la chance d’avoir en quelque sorte préparé le terrain grâce à mon blog depuis quelques années et même si ma communauté n’atteint pas des chiffres immensément grands, ce blog est tout de même une excellente vitrine pour moi et a été sans aucun doute un tremplin idéal pour me lancer sans – trop – avoir peur. Alors oui, ça a vraiment facilité les choses parce que j’avais déjà des contacts : au fond réussir en tant que freelance c’est ça. Avoir des contacts pour réussir à décrocher des contrats, se faire connaître et ainsi de suite. Ce n’est pas tous les jours faciles, je me sens encore trop souvent peu légitime et c’est un point sur lequel j’essaie de travailler pour gagner peu à peu plus de confiance en moi mais je sais qu’à force de travail les choses suivront leur cours et de fil en aiguille je finirai forcément par moins douter de moi-même. Paris ne s’est pas faite en un jour, moi non plus et vous non plus ! :)

C’est quoi ton métier, au juste ?

Dans le Flow paru au mois de mai, l’article page 126 intitulé « Le meilleur des deux mondes » parlait exactement de mon quotidien. Cet article parlait des Slasheurs, ces personnes qui pour plein de raisons (réussir à en vivre, aimer faire plusieurs choses plutôt qu’une seule activité ou juste « par hasard » au fil du temps) choisissent de mener de front plusieurs activités professionnelles. Je suis typiquement dans cette case : je suis à la fois blogueuse, graphiste-illustratrice et gère également en même temps ma propre marque en parallèle de ma boutique en ligne. Toutes ces activités prennent chacune beaucoup de temps et nécessitent irrémédiablement d’avoir une excellente organisation sous peine de vite se retrouver sous l’eau et incapable d’être réellement productive, ou tout du moins de bien l’être !

Si je devais me fixer une étiquette, je dirais que je suis donc « graphiste-illustratrice-blogueuse-créatrice ». Mon activité principale est celle de graphiste et c’est celle que je considère comme étant réellement mon métier, cependant chaque activité s’entrecoupe. Les compétences acquises au fil de mon blog me servent pour gérer ma boutique tandis que mon métier de graphiste me sert également pour le blog. Je peux affirmer sans aucun doute que je suis aujourd’hui vraiment très heureuse de ma situation : chaque jour je fais des choses que j’aime et même si il y a évidemment quelques journées qui sont parfois un peu moins chouettes que d’autres (il en faut !), je ne travaille que sur des projets que j’apprécie la majeure partie de mon temps.

Sur quoi tu travailles ?

Je travaille sur plein de projets différents : du graphisme à la fois web (j’ai notamment travaillé sur Breizh Gwer, le très très chouette de mon amie Julie) et print, de l’illustration, de l’édition ou bien parfois aussi de la photographie. Un chouette mélange de plein de compétences qui fait que mes journées sont souvent très diversifiées et que je ne m’ennuie que rarement.

Le projet sur lequel j’ai le plus aimé travailler est tout récent, j’ai maintenant le droit d’en parler puisqu’il a été publié et qu’il sortira très bientôt : j’ai eu le plaisir de travailler pour les éditions Hachette sur une partie du contenu graphique du livre de la youtubeuse LéaChoue, un livre à mi chemin entre un livre de conseils destinés aux adolescentes et un bullet journal à remplir si-même, m’occupant notamment des pages de citations, de certaines pages à remplir, de pages mensuelles et également de la couverture. Travailler pour une telle maison d’édition a été pour moi incroyablement gratifiant : l’édition et le print sont des domaines que j’adore et c’était un vrai plaisir de voir, un peu, l’envers du décors de la préparation d’un livre de ce type tout en travaillant avec certaines contraintes (par exemple, la couverture ne devait à la base pas du tout ressembler à la couverture finale, c’est le type de contraintes qui sont intéressantes à gérer). J’ai également travaillé récemment pour L’Amante Verte, une marque locale qui peut d’ailleurs beaucoup vous intéresser puisque ce sont des infusions faites à base de fleurs et de plantes récoltées à la main. En bref, plein de missions différentes pour des clients de « taille » différentes mais à chaque fois une vraie satisfaction d’imaginer de nouvelles choses.

Et puis mes journées sont aussi très souvent remplies par la gestion de ma propre boutique : préparation des commandes, maintenance du site, gestion des stocks et préparation des nouvelles collections et d’éventuelles nouvelles gammes de produits…  Je prépare par exemple pour septembre une nouvelle mini-gamme de produits (ce n’est pas un spoiler mais : ce sera des carnets !), ce sont donc plein de choses à gérer pour être dans les délais que je me fixe, chacune des nouvelles collections prenant plusieurs mois à être pensée, dessinée puis conçue. C’est je crois cette partie là de mes multiples activités qui me prend finalement le plus de temps mais toutes ces activités mises bout à bout font que mon quotidien est incroyablement réjouissant et plein de petites surprises :)

Organisation, temps libre & emploi du temps

Comment s’organisent mes journées ?

Ce qui est le plus important pour moi est d’avoir un vrai rythme « de bureau ». Je suis freelance oui, mais il ne faut pas oublier qu’il faut bien que j’en vive et que pour que cela fonctionne, je me dois d’être bien organisée pour que chaque tâche soit finie à temps. Je me lève donc à heure fixe, me douche, m’habille et déjeune avant de commencer ma journée : je suis incapable de travailler en pyjama, ayant l’impression que cela se reporte automatiquement sur mon travail et que tout ce que je fais est brouillon.

Je travaille donc généralement environ 8 heures par jour, commençant à peu près à 9h et terminant entre 18h et 18h30. Ma pause déjeuner du midi n’est jamais très longue, préférant finir plus tôt le soir plutôt que de m’accorder trop de temps libre en plein milieu de journée.

Je n’ai pas de grille de travail précise, ou en tout cas pas pour l’instant, mais je commence toujours ma journée par une lecture globale de tous mes nouveaux mails ou de ceux auxquels je n’ai pas encore répondu. Je fais en sorte ensuite de répondre à ceux me semblant les plus urgent, repassant en non-lus ceux auxquels je dois absolument répondre mais qui peuvent un peu attendre. Ensuite, je note toutes les tâches que je souhaite faire pendant la journée à venir, si la veille je n’ai pas réussi à terminer tout ce que je m’étais fixée, je les reporte en priorité et ainsi de suite. L’idée est d’avancer tâche par tâche pour avoir une vision d’ensemble de ce que j’ai à faire durant la semaine. Si j’ai un rendez-vous en ville ? Comme je le disais dans cet article, je fais en sorte d’optimiser mes tâches pour ne pas perdre de temps et rassembler les tâches que j’ai à faire à l’extérieur (aller à la Poste par exemple) pour en profiter pour y aller en même temps. Lorsque j’ai des commandes à préparer j’essaye de toutes les rassembler pour en faire plein d’un coup plutôt que d’en faire au compte-goutte et devoir à chaque fois sortir mon matériel pour trop peu de temps, l’idée est une fois de plus d’optimiser le temps que je dédie à chaque tâche pour être la plus efficace possible.

Et tu réussis à avoir du temps libre ?

Ahhh ce fameux cliché qu’être freelance c’est forcément traîner en pantoufles chez soi tout en allant au cinéma en plein milieu de journée… certes, le vrai là dedans est de pouvoir organiser son temps comme on le souhaite et notamment de pouvoir aller au cinéma quand on le souhaite. Pourtant, il faut bien payer ses factures et remplir son frigo donc prendre du temps libre, c’est chouette, mais c’est bien loin (en tout cas de mon côté) de la réalité.

Jusqu’à maintenant j’ai donc eu peu de temps libre. Ou alors lorsque j’en ai entre deux missions ou pendant une période plus creuse, je culpabilise toujours énormément alors même qu’il faudrait que je profite de ces périodes pour faire autre chose : avancer sur mes projets personnels, prendre un peu de repos et faire de la veille pour les missions à venir. C’est encore quelque chose avec lequel j’ai beaucoup de mal et sur lequel j’essaye de travailler : ne pas culpabiliser lorsque j’ai rien à faire car parfois, quand il n’y a rien à faire on n’y peut vraiment rien et il vaut mieux profiter de ces périodes de creux pour rattraper son retard sur d’autres tâches.

Statut, clients, facturation ?

Quel statut as-tu choisi ? C’est lourd, les charges ?

Lorsque je vous ai demandé sur Instagram si vous aviez des questions à me poser, ce qui est le plus ressorti était quel statut j’ai choisi. En tant que graphiste, vous avez effectivement la possibilité d’être affilié au statut d’artiste auteur à la Maison des Artistes (MDA). Ce n’est pas mon cas et ce pour plusieurs raisons : mon statut existant depuis plusieurs années par le biais de mon blog, c’était tout d’abord plus simple de le garder et de rester sur celui-ci. Mais puisque j’ai également une activité commerciale c’était également une bien meilleure option de tout rassembler sur un seul statut : déclarations de charge, démarches administratives… J’aurais donc pu m’affilier à la MDA mais je ne l’ai pas fait et ce principalement pour une question de simplification administrative. Être affiliée à la MDA c’était de toute façon de mon côté être obligée d’avoir un double statut MDA/micro-entreprise pour déclarer d’un côté mon activité de graphiste et de l’autre les revenus liés au blog ou à ma boutique, donc automatiquement une double déclaration de charges… J’y ai réfléchi en tout début d’année, hésitant à m’y affilier mais je ne pense pas que je changerai, la gestion administrative prend déjà beaucoup de temps, ce serait me tirer une balle dans le pied que de multiplier ce temps là en multipliant par deux mon statut. Il me faudra certainement (j’espère !) évoluer vers un autre statut  plus tard donc autant garder ce que j’ai pour l’instant.

Par contre, si vous n’avez qu’un seul statut et que vous répondez aux critères du statut d’artiste-auteur, je ne peux que vous conseiller de vous affilier à la MDA. La première année est un poil compliquée à comprendre mais ce statut là est fait pour notre métier et beaucoup d’articles sur internet en parlent très bien. Je vous conseille notamment de vous procurer le livre de Julien Moya « Profession graphiste indépendant » dont une nouvelle édition vient tout juste de sortir et qui est une vraie bible regorgeant de conseils et notamment d’informations à propos de la MDA.

Côté charges, en tant que micro-entreprise j’ai opté en plus pour le versement libératoire de l’impôt. Le taux de cotisations (charges sociales) est un peu plus élevée mais c’est en quelque sorte un type de prélèvement à la source de votre impôt sur le revenu. Au lieu de payer votre impôt sur le revenu en une seule fois l’année suivante comme un impôt classique, il est étalé sur toutes vos déclarations de l’année précédente, que vous ayez choisi de cotiser mensuellement ou trimestriellement, et c’est selon moi l’option parfaite pour tout bêtement moins pleurer lors de votre déclaration puisque celle-ci sera nettement moins importante.

En 2017, le seuil du chiffre d’affaire d’un auto-entrepreneur en cas de prestation de services est fixé à 33 100€ (22,7% de charges) ou bien 82 800€ (13,7% de charges) en cas d’activité commerciale. Passé ce seuil, il vous faut changer de statut : SARL, EURL, EI, SASU… chacun des statuts répond à des critères bien précis selon vos besoins. Le gouvernement actuel parlait de multiplier par deux ce seuil mais rien n’est fait encore !

Mon statut d’auto-entrepeneur ayant été créé il y a 6 ans lorsque je déclarais les rares revenus liés au blog, pour cette vraie première année de freelance je ne pouvais donc plus bénéficier de l’ACCRE, une aide bien pratique qui vous permet d’avoir des charges mensuelles réduites pendant votre première année d’activité. Je dois avouer que c’est quelque chose qui m’aurait bien aidé pour débuter, si vous souhaitez vous lancer en tant qu’indépendant, n’oubliez donc pas d’en faire la demande en même temps que votre début d’activité !

Comment démarcher ?

Selon votre activité le démarchage sera assez différent, cependant la clef pour débuter est de faire le point sur vos compétences, de rassembler vos meilleurs projets et de prospecter du côté des potentiels clients avec qui vous aimeriez vraiment travailler. Côté activité commerciale je tâche de faire le plus possible de prospection pour repérer les points de vente qui pourraient correspondre au profil de ma marque et ainsi développer sur le territoire français d’abord (même si par exemple mes pin’s sont présents dans une box Suisse ce mois-ci !) pour me faire connaître bien sûr mais aussi étendre mon activité, grandir et pouvoir à terme faire évoluer ma gamme de produits.

Pour n’importe quel type d’activité, que ce soit une activité commerciale ou une activité de services, il est néanmoins toujours utile de connaître votre secteur et de savoir précisément ce que vous voulez faire et pour quels type de clients vous souhaitez travailler. Préférez-vous travailler pour des particuliers, des PME ou bien de grand groupes ? Êtes-vous plutôt situé sur du B2B, du B2C ? Connaître vos préférences vous permettra de bien mieux savoir vers qui vous diriger et comment le faire. Envoyez ensuite tout simplement des mails aux personnes qui vous intéressent, proposez-leur de se rencontrer pour leur expliquer votre métier et en quoi vos services et vos compétences seraient intéressants pour eux, le tout étant d’exister à leurs yeux et de leur dire « coucou, je suis là et j’ai envie de travailler avec vous ».

Comment factures-tu ?

On m’a également demandé comment je facturais : au jour, à l’heure, à la prestation… À l’inverse des rédacteurs par exemple, en tout cas je crois d’après ce que j’ai pu lire, comme la majeure partie des graphistes je ne facture pas à la prestation mais bien au temps passé : soit au jour. J’ai donc un tarif journalier que j’applique et multiplie selon le temps que je vais passer sur un projet m’étant proposé pour pouvoir facilement établir un devis. Sur mes devis, je ne le mentionne par contre pas et détaille ma prestation à partir de cette base qui me sert uniquement d’aide lorsque je calcule le coût d’une prestation. Sur le devis apparaitra donc au final un prix final correspondant au temps estimé (+ d’autres facteurs : droits d’auteur, etc). Attention : si vous êtes à la MDA vous ne pouvez pas et ne devez surtout pas mentionner un tarif jour sur vos devis, je vous conseille notamment ce thread Twitter de Julien Moya qui l’explique très clairement.

Bon, normalement c’est comme ça que ça fonctionne mais dans la réalité je m’adapte en gardant toujours un « tarif plancher » selon les clients qui prennent contact avec moi. Dans la majeure partie des cas, je facturerai au jour pour établir mon devis mais lorsqu’il s’agit de particuliers venant vers moi pour que je les aide à améliorer leur blog, je sais que le budget est totalement différent et dans ce cas, je m’adapte pour que de leur côté comme du mien, la prestation et le tarif soit satisfaisant, quitte à abaisser le degré d’exigence pour que je ne travaille pas dans le vide. Car le pire est de se rendre compte trop tard que vous êtes en train de travailler, presque, gratuitement… pour un projet qui vous prend bien trop de temps. L’illustratrice Cyrielle, de Yeah Cy, a récemment sorti une vidéo à propos de la façon d’établir vos devis que je vous conseille mille fois tant elle est claire et pleine de bons conseils si vous pataugez dans la semoule !

Existe-t-il des grilles pour vous aider à déterminer votre tarif ? Non, puisque cela dépend vraiment de votre niveau d’expérience : êtes-vous junior ou senior, dans quelle ville vivez-vous (un.e graphiste Parisien sera normalement plus coûteux qu’un.e graphiste de province), pour quel type de client est-ce, est-ce que ce sera diffusé, si oui comment et sur quelle portée… autant de critères qui font qu’il n’existe pas de références pour savoir quel tarif vous devez donner ! C’est un peu compliqué au début mais à force vous savez ce que vous valez et le temps que vous passez sur différents types de projets.

Point négatifs, points positifs ?

Enfin, être freelance ce n’est pas tous les jours une grande pyjama party (si seulement !) où l’on ne fait que des trucs cool et où l’on se roule dans les billets en riant aux éclats. Non non non, c’est même plutôt l’inverse parfois quand vous vous frottez à ces merveilleux clients que l’on nomme « mauvais payeurs ». Il y a plein de petites erreurs que j’essaie de ne plus faire par rapport à l’an dernier, par exemple être un peu trop gentille face aux mauvais payeurs, voire naïve dans certains cas, ou bien accepter des missions trop peu payées par rapport à la masse de travail à fournir. Par contre il y a (heureusement) tout de même beaucoup de points positifs, alors voici ma liste des points négatifs et des points positifs que j’ai pu relever au fil des mois :

Le négatif

Les clients ne comprennent pas toujours que vous faites ce métier pour en vivre, pas pour le seul plaisir de leur offrir vos services. Et puisque vous souhaitez en vivre, pour cela il faut être payé… ce que beaucoup semblent oublier lorsqu’ils te payent 6 mois plus tard malgré tes dizaines de relance, mise en demeure comprise.

Parfois quand il n’y a pas de travail, il n’y a pas de travail. Et c’est un peu dur à encaisser pour le moral, de ne pas bien savoir quoi faire de ces journées et de commencer à paniquer en se demandant si vous allez pouvoir payer vos prochaines factures… jusqu’au moment où un nouveau contrat tombe et où vous pouvez enfin respirer !

Il y aura parfois des personnes qui vous répondront, surprises, qu’elles ne pensaient pas que vos services étaient payants, ou en tout cas « pas si cher ». C’est malheureux mais pour l’instant on n’est pas encore retourné au système du paiement en coquillages pour aller faire ses courses, du coup oui, il faut payer, comme il faut payer votre garagiste quand il a changé les roues de votre superbe carrosse ou bien lorsque vous payez votre boulanger pour ce délicieux pain aux raisins qui vous fait tant envie.

Le positif

Être à son compte c’est pouvoir organiser ses journées comme vous en avez envie sans craindre de devoir demander à votre supérieur quand il faut absolument que vous alliez à un rendez-vous qui va potentiellement vous prendre toute l’après-midi.

C’est avoir la possibilité de faire constamment évoluer son travail en déterminant précisément ce que vous préférez faire et comment vous souhaitez le faire. Aucun compte à rendre à un supérieur : l’avantage de pouvoir moduler vos compétences en choisissant vous-même les projets sur lesquels vous souhaitez travailler.

C’est aussi savoir précisément ce que vous gagnez : oui, vous payez régulièrement des cotisations et c’est parfois un peu déprimant d’avoir l’impression de ne travailler que pour redonner votre argent à l’État (ooohh que oui c’est déprimant) mais au bout du compte, vous gérez seul vos finances et vous gagnez encore plus de compétences en ne faisant pas uniquement votre métier mais en vous occupant aussi de tout le reste : comptabilité, paperasse, communication…

Le mieux : si vous travaillez de chez vous vous pouvez faire en sorte d’avoir le bureau le plus cool du monde et ça ça n’a pas de prix. Et puis, surtout, vous faites ce que vous aimez, où vous voulez, quand vous voulez et ça, ça vaut tous les points négatifs du monde !

Je crois avoir fait le tour de tout ce dont j’avais envie de parler ! S’il vous reste des questions auxquelles je n’ai pas répondu, n’hésitez pas à m’en faire part :)

Enfin, si vous recherchez une graphiste ou bien une illustratrice, je serai évidemment ravie de recevoir votre demande pour y travailler avec vous, pour cela vous pouvez directement passer par mon portfolio ou bien directement m’envoyer un mail.

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44 commentaires sur “1 an Freelance : Le Bilan – quotidien, organisation, l’Atelier Mouette…

  • Repondre Mathiilde

    Vraiment très intéressant et très complet comme article ! Je te souhaite une bonne continuation :)

  • Repondre Aurore

    C’est pas évident car tu es ta propre entreprise mais bravo pour ta démarche, et cette liberté de ne pas avoir de patron ( qui peut aussi être très difficile à vivre ).
    Je réfléchis à me former dans le domaine du digital pour me professionnaliser, histoire de, peut être, devenir à mon tour une digital nomade. C’est bien de rêver, et d’essayer, et si ça ne marche pas, il y a tjs d’autres solutions !

    • Repondre La Mouette

      Merci Aurore ! Si vraiment l’idée te fait envie, n’hésite pas à prendre rendez-vous avec des professionnels (URSSAF, Chambre des métiers…) pour pouvoir avoir toutes les informations qui pourraient te manquer, ça aide beaucoup

  • Repondre Anaïs (Green delight)

    Coucou,
    C’est très intéressant de voir l’envers du décor !
    Juste une chose : pour avoir fait une formation concernant le statut d’auto-entrepreneur à la chambre des métiers, il est évident que ce statut est fait pour du COURT TERME car au niveau retraite il n’y a quasi aucune cotisation. Alors on pourra dire que de toute façon notre future retraite devient de plus en plus hypothétique, mais en tout cas c’est bien de le savoir et de choisir en connaissance de cause.
    Voili voilou, je te souhaite une bonne continuation et beaucoup de bonheur sur cette voie professionnelle d’indépendante :-)
    Anaïs

    • Repondre La Mouette

      Merci Anaïs ! Oui c’est effectivement un point important à garder en tête (c’est pour cette raison que j’ai évoqué les statuts qui viennent après celui d’AE), être en AE c’est très bien mais cela reste un statut relativement « précaire » en terme d’avantages sociaux.

  • Repondre Caroline

    Vraiment intéressant comme article, je me retrouve tellement dans ton parcours (je suis graphiste/illsutratricz freelance et j’ai une marque de vêtements) ça fait du bien de voir qu’on est pas seule a vivre les hauts et les bas du freelancing.. Mais cest si plaisant de travailler pour soi !
    Belle continuation, au plaisir de pouvoir te rencontrer et échanger avec toi.

    • Repondre La Mouette

      Tous les hauts rattrapent toujours les bas du freelancing mais c’est vrai que certaines journées sont un peu désespérantes… Merci beaucoup Caroline et bon courage, avec grand plaisir pour se rencontrer, n’hésite pas à m’envoyer un mail pour que l’on s’organise un verre (pas un café, il fait trop chaud pour ) !

  • Repondre Cleophis

    C’est un article très intéressant, merci!! Et on voit que tu t’épanouis dans ton travail, c’est génial. Longue vie à ta petite boutique! :D

  • Repondre Justine

    Merci de nous dévoiler toutes ces infos super intéressantes !
    Je suis pressée de me lancer enfin :D

  • Repondre Eva

    Merci pour ce super article qui m’a beaucoup intéressée. Je trouve que c’est presque tabou pour certaines blogueuses de parler de toutes ces choses, donc je trouve que tu éclaires beaucoup de points.
    Je te souhaite une très bonne continuation !

    Des bisous :)

    • Repondre La Mouette

      Merci à toi Eva ! Victoria de Mango & Salt a écrit un article très chouette parlant également de son expérience si tu ne l’as pas déjà lu Des bises !

  • Repondre Claire

    Merci pour ce billet, il était très intéressant de voir l’envers du décor de la freelance… mais ce qui m’a le plus fasciné, c’est lorsque tu parles de ton organisation.

    C’est impressionnant de voir comment tu planifie tes journées de manière si méthodique ! Tu l’aura peut-être compris, l’organisation n’est pas mon fort bien que je m’y intéresse…

    Alors je jette ne bouteille à la mer : Serais-ce possible de faire tout un article sur l’organisation, la méthode…etc.

    Merci d’avance !

    • Repondre La Mouette

      Merci Claire ! J’ai plusieurs articles parlant de mon organisation déjà publiés sur le blog mais je note ta demande, il y a peut-être des astuces que je pourrai partager et auxquelles je n’ai pas pensé ! :)

  • Repondre duckyoudarling

    C’était super intéressant à lire, merci pour cet article :) je finis justement cette année et je me pose plein de questions, alors même si ça fonctionne pas comme ça en Belgique, ça fait quand même réfléchir de savoir comment ça se passe pour toi et d’avoir un retour après un an ^_^
    merci ! (encore)

  • Repondre Sur un petit nuage (Virginie)

    Coucou, j’ai vraiment pris plaisir à lire ton article. C’est super que tu arrives à t’organiser avec ces 3 activités toutes autant chronophage l’une que l’autre.
    Et encore plus super, si tu arrives à commencer à t’affirmer contre les payeurs récalcitrants … Ca ne doit pas être rose tous les jours.

    Je n’imagine même pas à quel point cela doit faire peur, de passer plusieurs jours sans avoir de nouvelle commande.
    J’espère en tout cas que tu réussira à continuer à vivre de tes plaisirs.

    A très vite Florence
    (D’ailleurs ton article, m’a tellement plu et touché, que je vais le rajouter à mon article Tour de la Blogo prévu pour lundi prochain :))

    • Repondre La Mouette

      Merci beaucoup Virginie ! Les journées sont parfois un peu compliquées (et j’ai encore du mal à gérer mon stress lorsque je me retrouve face à une montagne de choses à faire ) mais ça pourrait être pire et je finis toujours par m’en sortir ! Les payeurs récalcitrants sont une vraie plaie… c’est vraiment le premier cauchemar de tout freelance. Passe une belle journée !

  • Repondre Léa

    Bonjour,

    Encore une fois je suis très admirative quant à ton activité et tout le travail que tu fournis.
    Je suis moi même en master communication spécialisée en graphisme et digital en alternance et j’aimerai me lancer en free lance après mon diplôme. Sais tu si l’on peut déjà se renseigner auprès des organismes alors que l’on a encore le statut d’étudiant ?

    Bien a toi,

    Léa

    • Repondre La Mouette

      Bonjour Léa ! Je suis auto entrepreneur depuis ma seconde année d’étude donc oui tu peux tout à fait aller demander conseil, ça ne pose aucun problème ! :)

  • Repondre Pauline

    Merci pour ton partage d’expérience et bravo pour cette belle réussite ! j’imagine la satisfaction d’être le seul maître à bord dans sa vie professionnelle. ;)

    • Repondre La Mouette

      Merci à toi Pauline ! C’est vrai que c’est une satisfaction incomparable

  • Repondre marionromain

    Super article, merci Florence ! J’aimerais beaucoup me lancer sous le statut du micro-entreprenariat en parallèle de mon métier, car j’ai envie d’aller plus loin avec mes dessins brodés et mes dessins gravés. Ton retour d’expérience est hyper intéressant pour cela.

  • Repondre vincent

    Bonjour,
    Super article, ton retour d’experience est vraiment précieux ! Merci pour le partage de la vidéo de Yeah Cy.
    Je suis tombé sur cette infographie qui aide à définir son prix récemment, je vous la partage au cas ou ca intéresserait quelqu’un.
    https://twitter.com/shak_hr/status/876699830646657025

    Merci encore !

    • Repondre La Mouette

      Merci pour le lien, je ne la connaissais pas du tout et c’est effectivement plutôt bien fait !

  • Repondre Amélie

    Article très intéressant :) et félicitation pour ta collaboration avec Hachette (j’en rêve aussi de pouvoir travailler avec des maisons d’éditions mais pour le coup plutôt dans la photo culinaire). Et au niveau démarchage, c’est eux qui sont venus vers toi ? Comment t’on-ils trouvés ?

    ps : une série d’articles qui peuvent surement t’intéressée : http://www.elodie-illustrations.net/category/freelance-tips/ sur la vie de freelance en illustration, les tarifs, comment vendre…etc

    • Repondre La Mouette

      Merci beaucoup ! Pour Hachette c’est un vrai hasard, je connaissais déjà un peu Léa et ai répondu à sa recherche d’illustratrice lancée sur Twitter, elle aimait déjà beaucoup mon style et ça a tout de suite collé ensuite avec les besoins de la maison. Merci pour le lien ! :)

  • Repondre Leslie [Lilly & Skogen]

    Très intéressant ton article ! J’ai fait un 1er bilan des 3 mois pour ma part et je partage tout ce que tu dis !

    • Repondre Evaness

      As-tu déposé ta marque pour éviter les copies ?ou cela ne sert à rien au final de déposer sa marque ?

      • Repondre La Mouette

        Ma marque a effectivement été déposée par contre pour ce qui est des copies, il faut déposer chacun des modèles créés, la seule marque ne suffit pas complètement (l’ensemble est très couteux). Cela ne protègera jamais des copies mais cela donne une couche supplémentaire de protection légale et certifiée. Cependant, produit déposé ou pas, toute personne ayant créé une illustration/un produit/quelque chose en premier peut revendiquer cette appartenance en cas de copie. Malheureusement et c’est arrivé très fréquemment (je pense notamment aux marques comme Zara), lors de la copie d’un produit par une plus grosse marque, obtenir gain de cause me semble toujours quasi mission impossible lorsque tu te frottes à plus gros que toi sans avoir les moyens financiers et juridiques pour te battre.

  • Repondre Julien Moya

    Bonjour,
    Ton article est très intéressant, mais attention il y a une grosse erreur :
    « comme la majeure partie des graphistes je ne facture pas à la prestation mais bien au temps passé : soit au jour. J’ai donc un tarif journalier que j’applique et multiplie selon le temps que je vais passer sur un projet m’étant proposé pour pouvoir facilement établir un devis. »

    >> Quand on est comme toi auteur MDA, il est *absolument* interdit de facturer au temps passé (à l’heure ou à la journée par exemple). Si la MDA analyse te factures, elle va considérer ça comme des honoraires, donc de la prestation de service, et donc tu risques de te faire refuser ces revenus, voire de te faire suspecter de salariat déguisé.

    Rien ne t’empêche (c’est même encouragé) d’établir un tarif journalier pour calculer tes devis et même négocier directement avec les agences, pour qui le tarif/jour est un indicateur clé. Mais une fois cette négociation passée, lorsqu’il s’agit de facturer, tu dois toujours facturer une ou plusieurs œuvres, jamais du temps de travail. Toute mention d’un tarif horaire ou journalier doit donc être bannie de tes factures au profit d’une description des travaux fournis.

    Attention, la MDA est vraiment très tatillone à ce sujet. C’est un coup à se faire refuser son dossier.
    Je te recommande donc d’adapter ta méthode de facturation, et peut-être également de corriger ton article pour ne pas que d’autres lecteurs fassent cette erreur.

    A+

    • Repondre La Mouette

      Je n’ai pas du bien m’exprimer dans ce cas : je ne suis pas du tout à la MDA pour toutes les raisons citées dans l’article : statut multiple commercial + activité parfois facturées liées au blog + activité de graphiste. Ce n’était pas valable pour moi d’être à la fois AE + à la MDA (trop de paperasse, j’en avais vaguement discuté lors d’un RDV auprès d’une conseillère à l’URSSAF et c’est ce qui me semblait être le meilleur choix). J’avais justement lu ton article (et ai ton livre chez moi !) à propos de tous ces aspects là liés à la MDA lorsque je m’étais demandée si il fallait plutôt que je passe sur ce statut plutôt que de rester en AE, notamment le fait de ne pas facturer au temps passé et c’est quelque chose que je n’aurai bien sûr pas fait si j’avais fait ce choix de passer en tant qu’auteur MDA.
      Merci de ta précision en tout cas, il est important de prendre en compte ce point là et il faut que j’éclaircisse ce point là dans mon article si ça a été mal formulé.

      • Repondre Julien Moya

        Non je viens de vérifier, c’est pas toi qui t’es mal exprimée, c’est moi qui ai lu trop vite, désolé !
        Pas grave, la précision servira peut-être à d’autres… :)

        • Repondre La Mouette

          Pas de problème, j’ai tout de même complété un peu mon propos au cas où et effectivement la précision pourra toujours servir ! Merci d’être passé par là ! :)

  • Repondre La Rousse Bouquine

    Je travaille aussi en freelance mais uniquement pour une activité annexe – et mon dieu ce que la paperasse pouvait me faire peur ! Je te rejoins complètement sur l’aspect déprimant d’avoir l’impression de redonner tout ton argent à l’Etat aussi (même si au fond ça fait partie des charges logiques !)
    Ceci dit je crois que je serais incapable de faire ça à plein temps, je n’aime pas l’idée de devoir travailler chez moi. J’aime bien sortir de mon bureau et me dire que ma journée de travail est derrière moi !

    • Repondre La Mouette

      La clef pour la paperasse c’est définitivement d’être organisé dès le départ, pour ça comme pour tout d’ailleurs ! Sans être une obsédée de l’organisation (je peux être franchement à l’arrache parfois…), quand tout est fait de manière claire c’est nettement moins angoissant. Pour le fait de travailler de chez soi, c’est exactement pour ça que j’ai opté pour un espace de coworking à mi-temps, je vois du monde, sors de chez moi et apprécie encore plus le fait d’être à la maison les jours où j’y suis. C’est une bonne solution dans ton cas d’avoir une activité annexe en tout cas !

  • Repondre Fanny

    Ton article est très intéressant et correspond à mes habitudes également en tout cas pour la plupart !
    Merci de ce témoignage !

  • Repondre Lassante et délicate solitude - Exode

    […] La solitude n’est pourtant pas que perversion. Elle est tout d’abord une esquisse et devient un reflet aux traits plus ou moins prononcés. Se perfectionner, se reprendre, s’orienter, la solitude aide le freelance dans son quotidien. […]

  • Repondre Juin 2017 : mes favoris • Inspiration • La Lune Mauve

    […] Free-lance : Florence fait le bilan de sa première année en tant que graphiste illustratrice indépendante. […]

  • Repondre jovinac

    génial

  • Repondre Abbot

    Coucou Florence ,

    Je suis entrain de me lancer en tant qu’ auto-entrepreneur mais je ne comprends pas ce que je dois choisir dans le domaine d’activité et la catégorie sur le portail de l’Urssaf quand tu es illustratrice et que tu prévois de mon monter un petit e shop . Que dois t-on mettre et quelles activités choisir ? Je fouille de partout mais j’avoue que je m’y perds :s j’aurais bien besoin de tes lumières !

    • Repondre La Mouette

      Coucou ! Je dois t’avoue ne pas du tout m’en rappeler, je n’ai plus de profil sur l’Urssaf (mon entreprise en France n’existe plus depuis que je vis au Québec) donc je ne peux pas du tout aller voir… je te conseille plutôt de faire appel directement à l’Urssaf pour leur demander s’ils peuvent t’aiguiller à ce sujet. Bon courage !

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