🌿 #GreenLife 2 ans de végétarisme : bilan de parcours

Cela fait aujourd’hui presque 2 ans (cela fera 2 ans le 20 avril précisément, j’aime noter les dates anniversaires) que j’ai mangé ma dernière bouchée de viande, reposé pour de bon mes couverts et refusé depuis d’ingérer le moindre bout de viande, poisson ou fruit de mer. Bon, 2 ans ce n’est vraiment pas beaucoup, soyons honnête. J’ai pourtant l’impression que j’ai arrêté hier et je ne me rappelle même plus de la sensation de manger de la viande, pas plus que cela ne me manque. J’avais donc envie aujourd’hui de vous rédiger ce billet pour vous (et me) faire une sorte de bilan de parcours, vous confier mes impressions, mon ressenti global, mes souhaits et surtout refaire le point sur les raisons qui m’ont poussée à devenir végétarienne. Après ce long article publié en septembre 2015, j’avais envie de venir reparler un peu de ce sujet sur le blog. Entre temps, mon mémoire de fin d’étude a été notamment consacré au végétarisme (mais pas que), s’intitulant  « L’impact des communautés en ligne sur le développement personnel d’une alimentation alternative ». Lors de ce mémoire, je n’avais pas choisi de traiter uniquement du végétarisme mais bien de l’aspect social, virtuel et organique gravitant autour et de la façon dont les communautés en ligne peuvent-être un vrai support pour nous aider à changer des habitudes ancrées en nous et ce principalement à travers le choix d’une alimentation voir d’un mode de vie global sans cruauté animale.

Au delà du fait de devoir trouver un sujet pour achever mes études, ce sujet précisément m’a apporté énormément et m’a poussé à m’interroger encore un peu plus sur ce que je considère être un choix de vie. Il m’a permis de lire plus sur le sujet, de mieux connaître Peter Singer par exemple et d’être plus convaincue encore quant à mes opinions. Écrire encore à ce sujet sur le blog me parait donc indispensable tant c’est par la lecture de billets de blogs et de posts sur des groupes que ma pensée a évolué si rapidement pour me faire changer au sein de ma vie personnelle. Évidemment je suis loin d’être celle étant la plus calée à ce propos et il me reste encore beaucoup de choses à apprendre ! Puisque je n’ai pas encore parlé de tout (comment le faire !)Laëtitia écrit beaucoup de très bons articles à propos de l’éthique animale que je vous invite vivement à aller lire (ceux-là comme ses autres articles d’ailleurs).

Est-ce que c’est difficile d’être végétarien ?

C’est je pense la question qui revient le plus souvent. Est-ce que c’est difficile, d’être végétarien ? J’aurais tendance à affirmer catégoriquement que non, c’est facile. Seulement cela dépend énormément des personnes, de leur ressenti, leur sensibilité et leur volonté. Cela dépend aussi énormément de la raison pour laquelle vous choisissez de le devenir : cela n’est qu’une impression personnelle, corrigez-moi si je me trompe, mais quelqu’un qui le fera pour des raisons de santé ira peut-être plus doucement dans son changement de mode de vie qu’une personne le faisant pour des raisons éthiques ou environnementales. Et de la même manière, que cela soit pour des raisons environnementales ou des raisons éthiques, l’un ira peut-être moins vite que l’autre. Pour autant, il n’y a pas de meilleure raison qu’une autre. Nous avons tous une sensibilité très différente et également des façons de changer des habitudes qui nous sont propres. Et c’est important, vraiment. Il vaut mieux y aller petit à petit, à son rythme, plutôt que de changer du jour au lendemain ses habitudes pour revenir en arrière une semaine plus tard. Écoutez-vous, vous et vos besoins, et tout ira bien, promis !

Ce qui est surtout difficile, au delà de changer des habitudes souvent ancrées depuis des années car arrêter de manger tel aliment alors même que l’on en mange depuis tout.e petit.e ce n’est pas toujours si facile, c’est peut-être plus affronter le regard des autres qu’autre chose. Car ce n’est pas si évident que cela d’affirmer que non, la viande, le poisson et les fruits de mer (et les œufs, le lait, le fromage, le miel et j’en passe) ne font plus partie de notre assiette. Pour ma part, je me rappelle avoir mis quelques semaines avant de l’affirmer : car je n’étais pas encore tout à fait sûre de vouloir vraiment changer mes habitudes et que le dire à haute voix c’était pour moi ne plus pouvoir faire marche arrière ensuite.

Ce qui est parfois difficile, c’est réussir à trouver un plat qui nous convient sur la carte d’un restaurant, d’oser avoir l’impression d’embêter les serveurs en leur disant que ce qu’ils nous proposent ne nous conviennent pas, que ce n’est pas personnel mais que ce n’est vraiment pas possible de trouver un bout de lardon dans son assiette. La principale difficulté c’est le manque de connaissance à ce sujet : dire « je suis végétarien » à des serveurs, c’est risquer de se retrouver avec un bout de poisson dans son assiette car les termes sont encore méconnus ou bien un manque de bonne volonté peut-être. Mais être végétarien, je vous l’assure, concerne bien la viande ET le poisson ET les fruits de mer. Oui oui, même ces derniers qui n’ont pas l’air de souffrir quand on les mange, aucun des trois ne pousse dans les arbres ou se récoltent après avoir été semés dans la terre. Ce sont donc bien des animaux !

Ce qui est sans doute le plus lassant, peut-être encore plus que les situations où l’on est au restaurant, c’est de devoir constamment se justifier auprès des personnes qui dès lors que l’on parle de notre alimentation semblent automatiquement se proclamer comme professionnelles de la nutrition et savent exactement de quoi vous manquez, quand bien même les personnes végéta*ennes sont sans aucun doute bien plus informées qu’eux en terme d’apports nutritionnels. Protéines, vitamines, fer…? Un végéta*en a forcément toutes les carences possibles et inimaginables et si il a un coup de fatigue ? C’est qu’il devrait certainement s’enfiler une bonne entrecôte pour aller mieux. Ou bien qui sont parfaitement au courant de la façon dont l’exploitation animale peut avoir un impact sur notre société. Je passerai sur les arguments à coup de « oui mais on a toujours mangé de la viande, c’est comme ça, on est des prédateurs (lol) » qui me donnent envie de me rouler en boule de dépit tant « l’argument tradition » est celui me semblant être de loin le moins recevable. « Au pire », pourquoi ne pas assumer franchement aimer la viande plutôt que de trouver des excuses qui ne tiennent pas vraiment la route ?

On pourrait se dire que « cela ne va pas nous tuer » de tomber sur un bout de lardon, une seule fois dans l’année. Et c’est vrai au fond, mais… ça a tué un animal, et aujourd’hui ça me dérange vraiment. Au fil des mois et maintenant des années, c’est devenu quelque chose qui fait entièrement partie de moi et qui me répugne. Ce bout de jambon rose que je pouvais trouver au fond de mon assiette ne me parait plus tellement mignon maintenant que je vois l’animal qui lui y est rattaché. Pour ça, pas besoin de mon côté de regarder des vidéos partagées notamment par l’association L214. Elles ont un impact formidable et semblent éveiller les consciences mais je crois bien de mon côté n’en avoir regardé aucune, pétrifiée par la violence de quelque forme qu’elle soit (je fuis comme la peste tous les films/séries pouvant comporter une once de scène violente : il va sans dire que mon choix de divertissement est du coup nettement plus restreint et que je vis très mal chacun des épisodes de Game of Thrones), car ce n’est pas de cette façon que ma conscience s’est éveillée et que mes opinions ont pu changer. Mais si c’est le cas, je ne peux que féliciter cette prise de conscience !

Comment changer son alimentation ?

Mon principal conseil serait d’y aller progressivement. Commencez par supprimer ce que vous aimez le moins mais que vous mangez quand même par habitude pour peu à peu vous déshabituer à consommer de la viande (par viande je comprends également poissons/fruits de mer). Si vous en mangez vraiment très souvent, mettons 5 fois par semaine, passez peut-être de 5 à 4, puis 3, puis 2… progressivement sur une période d’un mois. Tout le monde ne réagit pas de la même façon et déconstruire des habitudes peut parfois prendre plus ou moins de temps selon les personnes.

Le tout est de s’écouter et de ne pas être trop dur avec vous-même si vous « craquez » à un moment donné. Si l’envie est là, vous finirez par y arriver. Pour bien vivre la transition, faites le plein de recettes pour découvrir de nouveaux ingrédients que vous ne connaitriez pas par exemple. Pour vous aider, impossible de ne pas citer Marie Laforêt et ses centaines de recettes qui donnent toutes envie ! J’ai publié sur le blog une recette de Risotto vegan délicieux ainsi qu’un Banana bread qui devraient pouvoir vous donner à manger au moins pour un repas ou bien encore, ma recette de bolognaise vegan à tomber par terre !

Et le végétalisme ?

Pour l’instant, je ne vais pas encore plus loin. Je ne bois plus de lait animal depuis bien longtemps (après m’être finalement rendue compte qu’il me pesait sur l’estomac comme pour beaucoup de personnes) alors même que j’aimais énormément boire un grand verre de lait froid le soir, n’ai jamais vraiment consommé de beurre car préférant les huiles végétales de manière « santé », seul le fromage reste ma barrière personnelle. Mais finalement, j’ai l’impression que c’est toujours le fromage qui reste difficile à diminuer ? Comme je le dis très souvent, que ce soit en terme d’alimentation comme en terme de vie en général, je privilégie le changement progressif plutôt que l’arrêt brutal d’une habitude. Peut-être que je n’arrêterai jamais de manger du fromage, peut-être que si, mais je n’en fais pas un but absolu à atteindre. Je suis tombée plein de fois sur des personnes ayant l’air de penser qu’être végétarien est pire que d’être omnivore… et pourtant est-ce que ce n’est déjà pas mal ?

En attendant, comme je l’ai mentionné dans l’un de mes derniers articles, c’est du côté de ma salle de bain et des produits hors-alimentation que je procède à un changement progressif en privilégiant très largement l’achat de produits issus de marques cruelty free. Il existe tant de merveilles que ce n’est finalement pas bien difficile, seul le coût peut parfois être rebutant mais il suffit de traquer les bonnes affaires pour ne pas se ruiner ! :)

3 livres pour s’initier à une alimentation végétarienne

Il existe tant de lectures à ce propos que j’avais envie de vous proposer 3 livres assez différents faisant partie de ma bibliothèque mais à tout petit prix pour vous informer sans vous ruiner et commencer à en apprendre peut-être un peu plus à propos d’un sujet vaste mais terriblement intéressant. Si le sujet vous intéresse vraiment, j’ai quelques autres lectures encore chez moi dont je pourrai vous parler par la suite, n’hésitez pas à m’en faire part !

Être végétarien – Alexandra Lassus (de)

Ce livre là peut être un excellent départ si vous vous posez des questions à propos de l’alimentation végétarienne : par quoi remplacer la viande, quelles sont les bonnes astuces pour tout de même vous régaler à chaque repas… court mais bien construit, il est de plus esthétiquement très réussi et c’est ce genre de livres que j’aime conseiller pour ne pas être rebuté par une alimentation qui est bien trop souvent vue comme fade et ennuyeuse (ce qui est faux !). Découpé sous forme de chapitres, son sommaire pratique permet de voir d’un seul coup d’œil où se situe l’information recherchée : pratique pour ne pas devoir le feuilleter entièrement lorsque vous êtes déjà un.e initié.e !

Disponible sur Amazon.

Faut-il manger les animaux ? – Jonathan Safran Foer

Ce livre là est bien celui que je conseille le plus si vous avez envie de commencer à vous informer. Loin d’être accusateur, il expose simplement des faits impossibles à remettre en cause à moins d’être particulièrement de mauvaise foi. C’est le premier que j’ai lu et je le trouve très bien : si la lecture vous rebute rassurez-vous, il se lit très simplement et vous donne des clefs pour commencer à saisir toute les problématiques qu’englobe l’exploitation animale. Wikipédia semble le décrire comme un « plaidoyer végétarien romancé » et c’est un peu ça finalement. C’est ce livre là qui m’a vraiment fait réfléchir et qui m’a ouvert la voie sur ce sujet, certains passages m’ont tellement choqué (pas par la façon dont ils sont écrits mais bien par les faits qu’ils décrivaient) que ça a été le point de départ de mon changement d’alimentation.

Disponible sur Amazon.

No Steak/Antispéciste – Aymeric Caron

Aymeric Caron fait partie de ces personnes qui fait beaucoup parler. Sans m’intéresser particulièrement à sa personne et sans non plus adhérer aveuglément à tout ce qu’il peut dire, j’aime beaucoup ses livres et sa façon d’aborder le sujet de l’exploitation animale. No Steak est vraiment intéressant et de la même façon que celui de Jonathan Safran Foer, il présente son opinion sans chercher à nous faire culpabiliser en nous en en parlant simplement. Dans la même lignée, si le sujet vous intéresse vraiment lisez également son livre Antispéciste qui traite comme son nom l’indique du spécisme, le fait de considérer qu’une espèce (l’espèce humaine dans notre cas ou bien les chats/chiens/animaux de compagnie divers), est supérieure à toutes les autres. Comme pour toutes ces lectures, il est évidemment essentiel de garder un certain recul et de croiser vos lectures pour vous faire votre propre opinion, mais de la même façon que No Steak, j’ai trouvé le ton très juste !

Disponible sur Amazon.

S’il vous reste des interrogations ou bien une lecture que vous avez absolument envie de partager, n’hésitez pas à le faire en commentaires :)

5 commentaires sur “🌿 #GreenLife 2 ans de végétarisme : bilan de parcours

  • Repondre Cathy

    « Ce qui est surtout difficile, […] c’est peut-être plus affronter le regard des autres qu’autre chose « . Tout d’abord, merci pour cet article ! Tu sais je ne suis pas végétarienne mais je comprends absolument ta démarche, progressivement je supprime la viande à mon tour de mon alimentation. Quand j’étais au lycée, en seconde, j’ai eu une de mes amies qui est devenue végétarienne. Et je me suis salement comportée avec elle. Je n’ai pas manqué la moindre blague ou remarque à chaque repas que l’on partageait ensemble. J’avais pour argument celui de dire qu’elle avait de la chance de ne pas avoir de carences ( au début de son adaptation d’alimentation elle en a eu ) et que c’était égoïste de s’en créer alors que moi je dois supporter un certain nombre de médicaments. Et puis le temps est passé, et elle n’a plus accepté mes remarques. Nous avons eu de nombreuses discussions à ce sujet et j’ai d’abord fini par arrêter de la blesser ou de la critiquer sur le sujet et finalement, depuis presque maintenant une année, je comprends totalement sa démarche. ENFIN. Aujourd’hui, j’ai tellement honte de mes paroles et des pensées qu’il y avait derrière. Et nous sommes plus proches que nous ne l’avons jamais été. J’ai appris à comprendre, à accepter qu’autre chose soit possible, à accepter et comprendre ses choix. J’explique certainement cet « épisode » par un grand manque de maturité et d’ouverture d’esprit mais cette expérience m’a fait grandir et j’ai appris beaucoup sur moi même, dans mon rapport à l’autre. Je suis dans une famille où la viande est indispensable au plat, à chaque repas. Ce changement m’a fait peur et j’ai réagi, malheureusement, agressivement. Aujourd’hui le sujet du végétarisme m’intéresse vraiment et ma prise d’indépendance et de distance par rapport au « cocon familial » me permet de faire mes propres choix. Désolé pour ce message un peu long, bonne journée et merci encore ! Je vais m’empresser de lire les livres que tu viens de nous présenter.

  • Repondre Serena

    Coucou,
    Ton article est très intéressant ! Je suis aux 3/4 végé et c’est vrai que c’est une démarche progressive :) Le plus difficile en fait c’est le regard des autres qui me regardent souvent d’une façon étrange^^
    Gros bisous à toi :)

  • Repondre Chamo

    Bonjour, il me semble que la plupart des fromages sont exclus du régime végétaRien du fait de la présure animale utilisée, c’est effectivement surtout ça qui souvent est le plus compliqué à éliminer (et faire comprendre à un restaurateur). À l’inverse, la question n’est pas si claire pour certains fruits de mer qui justement sont « cueillis » et non élevés, et qui ne seraient pas dotés de récepteurs à la douleur, d’où l’appellation traditionnelle de FRUITS de mer ;-). Donc oui, les appellations sont complexes, et pour moi, on reste omnivore tant qu’on consomme du fromage à la présure animale. Par ailleurs, il vaut mieux être très vigilant pour ne pas augmenter les quantités de fromage (sans présure) et d’oeufs au moment où on devient végétarien, sinon je trouve que c’est en effet un coup d’épée dans l’eau. Du coup, j’aime mieux l’idée de réduire sur tous les fronts et d’espérer que ça se généralise.

    • Repondre La Mouette

      Bonjour ! Pour les fromages effectivement c’est assez compliqué. Par contre je n’ai pas l’impression qu’en devenant végétarien on augmente le fromage et les œufs, en tout cas je n’ai jamais entendu parler de ce fait là ? Pour ma part en devenant végétarienne c’est justement quelque chose que j’ai vraiment réduit en même temps et que je tends à supprimer de plus en plus de mon alimentation.

  • Repondre Jessica

    Merci pour cet article très intéressant ! Je réduis progressivement ma consommation animale, et comme toi j’ai arrêté le lait il y a un moment. Néanmoins, comme toi également, j’ai beaucoup de mal à réduire le fromage. Je suis Normande, et en plus d’être ancrée dans la culture régionale, la consommation de fromage est partout. Au restaurant, aux foires, etc. Je réduis donc à mon rythme :)

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