Légitimité, multipotentialité & entreprenariat

Il y a presque un an, alors que j’entrais dans un restaurant à Paris où j’avais été invitée pour venir tester un brunch, alors que je sortais mon appareil photo en attendant d’être placée, venant tout juste de prononcer mon prénom, j’ai pu entendre cette phrase, prononcée de la façon la plus innocente et simple du monde « c’est vous, la journaliste ? ». J’ai eu un temps d’arrêt, un peu interdite, ne sachant pas bien si c’était réellement à moi que la phrase était adressée, étant loin d’être journaliste mais étant pourtant là pour une raison bien précise qui ressemblait en tout points à… une activité de journaliste. J’avais été invitée à venir tester cette adresse précisément et ainsi pouvoir en parler par la suite. Cela ressemblait donc en tout point à ce qu’un journaliste pourrait venir faire, carte de presse en moins. J’ai donc bafouillé un acquiescement, confirmant l’information car étant bien la seule dans l’entrée du restaurant avec un appareil à la main dans le but de parler dudit restaurant, et suis alors allée m’asseoir, prête à déguster le fameux brunch. Étais-je légitime ? Avais-je le droit d’être nommée ainsi ? Sur le coup, je me suis sentie franchement gênée tout en ne sachant pas vraiment comment réagir.

C’est un mot qui revient souvent : la légitimité. Suis-je légitime si je réalise des photographies pour quelqu’un ? Suis-je légitime si l’on accole à mon prénom la mention illustratrice ? Suis-je légitime lorsque j’annonce au téléphone, avec une micro-seconde d’hésitation, être graphiste ? Suis-je légitime encore seulement parce que j’ai dépensé une trentaine d’euros dans le simple achat de mon nom de domaine et plusieurs dizaines d’euros encore chaque année pour faire évoluer mon blog ? Suis-je légitime pour tout ça et qu’est-ce qui vient réellement tamponner mes compétences pour les valider, les authentifier ? L’expérience  et les années passées dans tel ou tel domaine évidemment, mais à part ça ?

J’ai la sensation que cette question de la légitimité est très souvent féminine et liée à une société qui tend à régulièrement invalider nos compétences. Sans pour autant constamment ramener la faute au sexisme et aux inégalités de genre, j’entends bien plus souvent parler de ce fameux problème de légitimité du côté féminin que masculin. Est-ce faux ? Je serais curieuse de savoir ce que vous en pensez et si finalement je me trompe complètement sur ce point là ? Mais ce n’est pas vraiment de ce point précis dont je souhaite parler dans cet article, même si il y aurait tant à dire !

Avec cette sensation de non-légitimité vient celle de l’imposture, l’une étant irrémédiablement liée à l’autre. Car on a parfois la sensation de ne pas être suffisamment bon, de ne pas travailler suffisamment dur ni assez longtemps (j’en avais d’ailleurs parlé dans cet article), en tout cas de notre propre point de vue, le juge le plus dur qu’il soit étant nous-même, pour avoir le droit de prétendre être celui que l’on est vraiment. Y a-t-il au final vraiment un seuil à passer, un nombre d’années donné pour pouvoir affirmer être untel, faire partie de ce groupe de profession, pouvoir se rattacher à cette case professionnelle précise ? Au delà de la profession, c’est aussi le cas pour plein d’autres choses : des traits de personnalisé précis, une culture en particulier, un centre d’intérêt un tant soit peu lié à un secteur dit de niche… autant de domaines qui font qu’il est parfois difficile de se dire « ok, tu as encore plein de progrès à faire dans ce domaine mais ça, tu sais faire » et de s’accorder le droit d’être lié à tel ou tel domaine.

Cette imposture est souvent liée, pour ma part, à la sensation d’être un peu trop touche-à-tout. De ne pas tout à fait parvenir à trouver un domaine dans lequel j’excelle, dans lequel je me spécialiserais et qui me permettrait automatiquement de me sentir confiante. Cet article publié l’été dernier sur Medium parle d’ailleurs très bien de cette multipotentialité. C’était d’ailleurs l’un des objectifs sur lequel je souhaitais travailler pour 2017 : réussir à peut-être me spécialiser un peu plus, trouver pour de bon mon style. Pourtant, de la même façon que je ne passerai jamais du statut d’introvertie à celui d’extravertie (ou alors ce serait un miracle !), est-ce une erreur que de vouloir s’enfermer soi-même dans un moule qui ne nous est finalement pas inné ? Comme il est si bien dit dans l’article d’Anne-Laure Fréant, les multipotentiels sont en quelque sorte des « nomades du savoir ». Des personnes qui butinent d’un domaine à l’autre, d’une compétence à une autre pour se former finalement un socle de savoirs multiples qui à force de s’agréger entre eux font ce que nous sommes : une sorte de grande boîte à fourre-tout dans lequel nous pouvons piocher ce dont nous avons besoin au quotidien. Le fait d’avoir choisi de me lancer en tant qu’indépendante l’an dernier a été source de plein d’angoisses et en même temps une vraie satisfaction d’oser tenter quelque chose. Je ne me voyais à ce moment là vraiment plus travailler dans un bureau au sein d’une entreprise et en même temps, je ne savais pas vraiment à quoi pouvaient correspondre mes compétences à ce moment précis. Au fil de mes stages et de mes expériences professionnelles, j’ai naturellement constaté que ce n’était vraiment pas fait pour moi, ou en tout cas pas pour l’instant. Qu’une forme de malaise reprenait bien trop souvent le dessus en m’empêchant d’être moi-même et que pour m’épanouir j’ai besoin de savoir que ce que je fais m’est directement relié. Il m’est du coup apparu assez naturel d’essayer de me lancer juste pour le plaisir de voir si j’en étais capable. Gros challenge qui ne m’a finalement pas semblé si compliqué à ce moment là !

Le fait en tant qu’entrepreneur de pouvoir parfois (ou en tout cas bien plus facilement) s’accorder quand on le souhaite du temps pour soi, pour butiner et aller en quête de nouvelles connaissances, est parfois ce qui nous convient le mieux. Cela nous permet aussi d’être dans certains cas moins confronté à un monde qui est parfois un poil dur et difficile à appréhender. Sans m’auto-diagnostiquer hypersensible, force est de constater que comme beaucoup de personnes, je le suis beaucoup (trop ?) et que le fait de travailler pour moi, parfois chez moi pantoufles aux pieds, semble m’aider à être moins impactée par des situations stressantes. Alors certes, ce n’est peut-être pas forcément le chemin parfait que l’on pouvait recommander il y a quelques années : finir ses études, trouver un CDI, y rester quelques années puis se lancer à son compte, mais c’est le mien et pour l’instant c’est celui qui me va le mieux. Mais que l’on soit entrepreneur ou non, il ne tient souvent qu’à nous de réussir à trouver les clefs pour se convaincre que ce que l’on fait est déjà suffisamment bien… et être un tant soit peu fier de soi (ça, c’était la phrase super-clichée de l’article).

Bien que n’ayant pas de solution miracle pour combattre vaillamment cette sensation de ne pas tout à fait être légitime, je crois cependant qu’il y a quelques petits trucs qui peuvent s’appliquer et varier selon vos activités :

Par exemple de mon côté, je ne me donne jamais de grandes résolutions à tenir dès qu’une nouvelle année commence mais par contre, je me donne des mini-objectifs qui me semblent réalisables. Pour beaucoup, se lancer de grands projets peut être stimulant et pour d’autre, ce sont les mini-étapes qui les font avancer. Pour ma part je préfère me donner de plus petits objectifs pour être certaine de les mener à bien et pouvoir lister une multitude de mini-victoires plutôt que de me décevoir si je n’ai pas réussi à cocher un grand projet de ma liste de choses à accomplir. Pour cette année par exemple, j’ai pour objectif de dessiner le plus régulièrement possible des mini-scénettes de mon quotidien (j’ai déjà pu en dessiner quelques unes que j’ai publié sur mon compte Instagram). C’est quelque chose que j’aime faire, qui me fait progresser (donc faire grandir mes compétences et logiquement derrière ma sensation d’être légitime dans un domaine) et qui est lié à un autre objectif, à savoir me constituer en fin d’année une sorte d’album illustré qui retracerait toute mon année 2017. D’une façon assez similaire en 2014 je m’étais fait un « bocal des belles choses » dans lequel j’avais glissé plein de souvenirs tout au long de l’année. C’est une bonne manière pour ensuite faire le point en fin d’année et se rendre compte que finalement, l’année est passée vite, certes, mais que plein de trucs cool se sont passés durant ces 12 mois.

Ce type de techniques peut vraiment se moduler selon vos compétences : si vous aimez écrire, essayez d’écrire quelques nouvelles tout au long de l’année, si vous jouez d’un instrument, constituez-vous une liste de morceaux que vous avez vraiment envie d’apprendre mais que vous n’avez encore jamais osé commencer. Le tout est de stimuler votre créativité et votre appétence pour un domaine, qu’importe si vous avez un talent incroyable ou juste un intérêt particulier pour une activité, pour stimuler votre propre confiance en vous. Sans pour autant avoir un impact sur votre vie professionnelle en tant que compétences propres (même si vous pouvez tout à fait réussir à trouver une activité qui permettra de progresser dans un domaine particulier), cette méthode permet selon moi de vous donner une vraie sensation de réussir quelque chose, ce qui impactera presque automatiquement votre confiance en vous dans d’autres domaines, même à petite échelle !

J’ai à ma disposition quelques livres qui sont très chouettes et qui recoupent pas mal cet article, si cela peut vous intéresser je peux tout à fait vous les répertorier dans un article pour vous donner quelques clefs supplémentaires, qu’en pensez-vous ?

Si vous souhaitez avoir le fin mot de l’histoire : le brunch était absolument délicieux et j’y retournerai avec plaisir, cette fois sans mon appareil photo et sans aucun artifices de statut, le plus légitimement du monde en tant que personne lambda venue déguster un repas un dimanche midi.

Pour aller plus loin, je vous conseille de lire l’article d’Anne-Laure Fréant que je vous ai cité plus haut mais également de visionner cette conférence TED parlant de la multipotentialité.

29 commentaires sur “Légitimité, multipotentialité & entreprenariat

  • Repondre Charlotte

    Je me retrouve beaucoup dans ton article, notamment sur la question de la légitimité et aussi parce que je n’excelle pas dans une spécialité précise. Ca fait du bien de voir que je ne suis pas la seule à me sentir comme ça :) Merci pour cet article, que je trouve très juste.

    • Repondre La Mouette

      Merci beaucoup Charlotte ! Je suis ravie de voir que cet article ait pu te parler et peut être te rassurer un peu :)

  • Repondre anahaddict

    Le problème de la légitimité est en effet lié à notre société patriarcale, il n’y a pas de doute la dessus. Pour parler du domaine de la presse, puisque je suis dans ce milieu et que j’ai fait mon mémoire sur le sexisme dans la presse, le constat est effarant de ce côté : 20% des experts à la télé sont des expertes (15% dans la presse écrite, 17% à la radio). Et ce n’est pas forcément parce que les émissions ne veulent pas inviter de femme (même si c’est souvent le cas) : des nanas expertes dans leur domaine rechignent beaucoup à parler à la télé ou dans la presse car… TADA elles ne se sentent pas légitime alors qu’elles le sont absolument !
    De mon côté je suis comme toi. Je suis journaliste, j’ai même ma carte de presse (même si ce n’est pas inhérent au fait d’être journaliste) et pourtant.. je ne me sens pas légitime. Je suis jeune, je débute dans le métier. Quand on me demande quel métier je fais et que je répond « je suis journaliste », ça me gêne. J’ai même plus tendance à dire « je bosse pour tel journal » plutôt que d’annoncer la fonction.
    Bref, c’est en effet très caractéristique aux problèmes qu’ont les femmes. On nous demande 2 fois plus de travail pour faire nos preuve. On remet sans doute en cause mes capacités (et dieu sait que ça m’est arrivé beaucoup sur le terrain, car je suis jeune et car je suis une femme). Donc oui, on a du mal à reconnaitre ces capacités que nous avons et qui sont pourtant bien réelles ! Je te conseille d’ailleurs de te renseigner sur « le syndrome de l’imposteur », tu risques de t’y reconnaître également…
    Par contre (je vais être chiante haha) mais ça me rend un peu triste quand tu parles du fait d’être journaliste en disant « J’avais été invitée à venir tester cette adresse précisément, pour pouvoir en parler par la suite et ainsi en faire la publicité. Cela ressemblait donc en tout point à ce qu’un journaliste pourrait venir faire, carte de presse en moins. » Plus particulièrement le mot publicité :’) C’est vrai que dans certains sujets, la frontière entre information et publicité est fine, mais j’espère que tu ne penses pas vraiment qu’être journaliste c’est faire de la publicité (même si, là encore, il y a malheureusement beaucoup de copinage et de connivence dans le milieu).

    • Repondre La Mouette

      Je me reconnais également beaucoup dans ce fameux syndrome de l’imposteur et effectivement c’est malheureux mais j’ai entendu de nombreuses fois des femmes refuser de mener des conférences à cause de ce point là. D’ailleurs, lundi j’ai été conviée à faire partie d’un jury et au delà le fait que cela m’angoisse un peu, j’ai l’impression que je ne suis absolument pas capable et suffisamment compétente de prendre cette place là.

      Pour ton dernier point : non pas du tout ! Je n’ai absolument pas une mauvaise image des journalistes, en citant cette anecdote et en ayant justement entendu à ce moment là le terme de « journaliste » au lieu du terme de blogueur, c’est ce qui m’a fait me sentir encore moins légitime. Car on m’attribuait à ce moment là un titre qui ne m’appartient pas et qui correspond à un métier et à des activités totalement différentes. Rassure-toi, pour moi journaliste n’équivaut pas à faire de la publicité, le mot est pour le coup très mal choisi je vais filer le modifier je n’avais pas fait gaffe à la connotation qu’il pouvait avoir

  • Repondre Héloïse

    Ces idées de légitimité et multipotentialité me sont bien familières. La société fait qu’il est si facile et si « naturel » de mettre des étiquettes à tout le monde, à nos activités, parce que c’est « comme ça » (et surtout parce que c’est rassurant quelque part). Il est alors difficile de trouver sa place, son truc à soi (et de s’y sentir bien) lorsque l’on n’est pas ultra doué pour une chose en particulier ou bien que l’on n’est pas passionné par une chose spécifique mais que plusieurs attisent notre intérêt.
    Lire des articles comme le tien permet de se rappeler que l’on n’est pas seul dans ce cas. Ca rassure un peu :)
    En tout cas je suis preneuse pour la liste de livre, le sujet m’intéresse !
    Bises

    • Repondre La Mouette

      On est en même temps tous très habitué à se coller des étiquettes : d’un côté ça nous dérange mais de l’autre c’est parfois assez rassurant de se dire que l’on appartient à une catégorie précise de personnes. Je vais tâcher d’écrire cet article alors, ce sont toutes de très bonnes lectures ! :)

  • Repondre Serena

    Coucou,
    Je trouve ton article hyper intéressant sans doute parce que je me sens concernée moi aussi. Je me demande souvent si je suis légitime dans ce que j’entreprends et ce qui pourrait bien le prouver. Quand il n’y a pas de diplôme à la clé mais « juste » de l’expérience j’ai l’impression d’être un imposteur c’est étrange non ?
    Gros bisous et merci pour ce bel article !

    • Repondre La Mouette

      Les diplômes ont encore malheureusement le « beau rôle » de venir valider des compétences précises alors que certaines fois, derrière le bout de papier qu’ils sont, la formation n’est pas forcément la plus complète qu’il soit. Seule la personne ayant passé le diplôme peut savoir si oui ou non les compétences ayant été acquises sont suffisantes pour justifier d’une expertise dans un domaine. Je me trompe peut être mais à part pour des domaines très « techniques » (médecine, droit et j’en passe), beaucoup de diplômes ne pourront jamais remplacer une vraie expérience. Merci de m’avoir lue en tout cas ! :)

  • Repondre Laëtitia

    Je me reconnais beaucoup dans ce que tu dis là. Je l’ai même ressenti plus fort encore pendant une (longue) période de chômage durant laquelle j’avais du mal à me définir autrement que comme « chômeuse », ce que je trouvais dévalorisant, alors que j’étais autant sinon plus active professionnellement parlant que lorsque j’étais salariée… Parce que j’aime apprendre de nouvelles choses, essayer, créer. Peut-être devrions-nous inventer cette catégorie à laquelle se rattacher, ou alors devrions nous prendre un peu plus confiance en nous pour être capable de dire sans rougir « je suis créatif » ou « je suis autodidacte » ou « je suis un peu touche à tout », ou quelque chose dans ce genre là, plutôt que de se définir obligatoirement par ce qui est écrit sur notre contrat de travail.
    PS : je ne connais un quelqu’un qui est le roi des questions de légitimité, donc non, ce n’est pas exclusivement féminin ^^

    • Repondre La Mouette

      C’est un très gros problème actuellement : pour avoir une place dans la société et « valoir » quelque chose il faut absolument avoir un travail bien précis, alors que l’on peut avoir tout autant voire plus de valeur en faisant autre chose. C’est un point de vue assez politique et je ne suis pas là pour parler de ça mais je suis convaincue que le revenu universel pourrait vraiment éveiller les consciences sur ce point là. Plutôt que de travailler et de s’enfermer parfois dans un métier qui peut ne pas convenir à quelqu’un, pouvoir profiter de son temps libre pour creuser un domaine précis nous rendrait peut-être un peu plus heureux et confiant dans ce que nous sommes, non ? :)

  • Repondre whatiheartabout

    Cet article me parle beaucoup ! Je me s-pose énormément de questions dernièrement concernant ma légitimité. J’ai terminé mes études, et je suis à la recherche d’un emploi. Beaucoup recherchent une « vraie » expérience, et même si au fond de ma tête, je me dis « mais si vous saviez, là dedans je m’y connais, je comprends, je sais ce que je fais », je n’osais pas le mettre.. car c’était lié à mon blog. Et puis, quelqu’un m’a demandé pourquoi je ne mettais pas ça en avant, et ça a tilté. Je n’osais pas car je ne m’en sentais pas forcément légitime. J’ai acquis ces compétences, mais elles ne viennent pas de mes études, et mon blog n’est pas une entreprise, je n’en tire même pas de revenu. Je ne pensais donc pas être légitime de ces compétences, même si, en parlant avec certains professionnels, je réalise parfois qu’au final, j’en connais même plus qu’eux.. C’est tellement frustrant en fait ! (Même si maintenant je prends la peine de le mentionner)

    Pour la multipotentialité je suis aussi d’accord avec toi ! Quand on est intéressés de tout, que l’on souhaite apprendre de tout et connaitre de beaucoup de domaines, après on a différentes cordes à notre arc et c’est tellement difficile de se définir. Si ce n’était que pour moi, je lancerait ma propre boite, mon petit truc. Le problème, c’est que je n’ai pas encore trouvé ce qui me plairait, ce qui me motiverait le plus car j’aime un peu trop de choses au final ! (Mais après, je vois surtout ça comme un avantage : nous avons la capacité d’apprécier beaucoup de choses et ça nous apporte énormément !)

    En tout cas, j’ai beaucoup apprécié ton article !
    Bisous :)

  • Repondre lafourmiele

    Je me reconnais bien dans ton article ! La légitimité me tracasse aussi beaucoup ! même avec toute l’expérience que j’ai acquise pendant plus de 15 dans mon métier et quelques années de blog déjà ! c’est parfois un peu comme si j’étais un imposteur alors que non. Le manque d’assurance, la timidité fait aussi que lors de réunion on ne se met pas forcément en avant alors qu’un gars en face va nous baratiner des trucs avec assurance et aplomb et que tout le monde openira du chef !! L’assurance !! c’est ce qu’il y a gagner. Mais quand je vois ton parcours et ton travail, je me dis que tu es tout à fait légitime et même une référence !!
    Très belle année pour 2017

  • Repondre Annvie

    Hello,
    Merci pour ton article.
    Je me retrouve dans la volonté de travailler pour soi, ce qui permet de d’octroyer du temps pour des découvertes et d’autres choses qui nous passionnent. Récemment expatriée, je suis éditrice-préparatrice de copie freelance, professeur de français quelques heures par semaine, je tiens un blog et j’ai lancé un cours de cuisine une fois par moi.
    Je ne me considère pas multi potentielle pour autant mais plutôt multi compétente ou slasheuse.
    La multipotentialité est liée en psychologie à une façon de pensée qui ne me correspond pas il me semble.
    Par ailleurs, le risque de mener plusieurs projets en même temps peut donner l’impression que l’on se disperse mais pour ma part, il y a vraiment plusieurs choses qui me font vibrer. J’aime la nouveauté et surtout j’ai une soif insatiable d’apprendre depuis mon plus jeune âge. Je suis donc très heureuse de pouvoir mener plusieurs projets en même temps aujourd’hui. L’idée qu’on se disperse et qu’il faut faire des choix est un sujet intéressant également !
    En tout cas, l’idée de lectures supplémentaires m’intéresse !!!

  • Repondre Aurelia

    Cet article tombe à point nommé puisque figure toi qu’on m’a fait découvrir le TED Talk que tu mentionnes seulement quelques heures avant la lecture de ton post (qui en a du coup remis une couche :)). Etant en pleine reconversion professionnelle dans un domaine qui n’a rien à voir avec mes études initiales, je me reconnais pleinement… Je crois que le syndrome de l’imposteur est aussi renforcé pour les autodidactes qui prennent alors comme référence le travail d’autres personnes et commencent à se comparer. On va alors nécessairement trouver notre propre travail moins bien et avoir tendance à se dévaloriser. Mais je me dis que notre travail est toujours le « mieux » que quelqu’un aspire atteindre. Par exemple, dans tous cas, je trouve tes illustrations très jolies et tes photos très professionnelles. A côté de cela, je me sentirais un imposteur ! Mais peut-être que quelqu’un en regardant mon portfolio se dirait la même chose de lui / elle. Est-ce qu’au final nous ne sommes pas trop durs avec nous même et oublions qu’il y a toujours des gens plus doués et des gens moins doués que nous?

  • Repondre Pauline

    Oh, quel chouette article ! Merci d’avoir parlé de ce sentiment d’imposture qui touche en effet je crois beaucoup plus les femmes. J’y réagis car lors d’un atelier sur les discriminations de genre à l’embauche, j’ai appris qu’avant même l’entretien d’embauche, les femmes se pénalisaient toutes seules ! Une étude (dont j’ai perdu la référence) disait qu’en lisant les compétences listées dans la fiche de poste, les femmes ne postulaient que si elles avaient le sentiment d’avoir au moins 100% des compétences requises, tandis que les hommes se contentaient de 50%, se disant (assez justement dans certains cas) qu’ils pourraient apprendre le reste sur le tas, ou du moins qu’ils pouvaient y aller au culot.
    J’ai beaucoup aimé ton idée des mini-objectifs : j’aime beaucoup écrire et cela fait un an que j’ai un roman sur le feu, mais l’an dernier j’ai réussi à écrire de A à Z le premier jet d’une nouvelle et c’était un tel accomplissement ! Mon objectif pour cette année est de terminer de la revoir et de la corriger pour présenter à ma relectrice une deuxième version.
    Merci encore !

  • Repondre Magali C

    Article très intéressant qui me parle aussi beaucoup.
    Pour rebondir sur ce que dit Serena un peu plus haut, je crois aussi effectivement que dans notre pays, le diplôme a tellement d’importance que lorsque l’on en n’a pas pour faire valoir ses compétences, on ne se sent pas légitime. De mon côté, j’aime apprendre par moi-même, je suis plutôt autodidacte et indépendante. Actuellement, je me lance dans un projet de reconversion dans la photographie, mais ayant appris uniquement par moi-même, j’ai encore parfois le sentiment d’être toujours une débutante… et cela simplement car je n’ai jamais eu de cours. Et j’ai l’impression que ce syndrôme de l’imposteur est particulièrement présent chez les qui ont appris un savoir par elles-mêmes.

  • Repondre Coline

    Je me reconnais beaucoup dans ton article moi aussi! Je viens de me lancer en tant qu’auto entrepreuneur dans la création de bijoux et j’ai encore beaucoup de mal à me considérer comme une créatrice, j’ai l’impression d’être un imposteur… J’ai l’impression que c’est un point sur lequel beaucoup d’entre nous gagneraient à être rassurer pour se sentir plus libre :)

  • Repondre Sur un petit nuage

    Coucou ma belle, je me retrouve beaucoup dans ton article et je t’avoue que je ne m’attendais pas à être aussi perturbée par cela.
    J’ai du mal à croire en moi et en mes compétences alors qu’en je me compare à certaines blogueuses je me sens vraiment toute petite. Et comme tu dis je ne me sent pas légitime, je ne me sentais pas avoir le droit d’assister à des évènements … etc.
    Depuis quelques mois, j’ose de plus en plus. Mais je ne suis toujours pas à l’aise. Surtout que je n’envisage pas de passer pro. Pour moi bloguer est une passion, un très bel à côté, mais je ne pense pas en faire mon métier, même si quand j’étais petite je rêvais de devenir journaliste :)

    Bon aller je vais m’arrêter là dans mon blabla :) Et je file réfléchir.
    Plein de bisous et à bientôt.

  • Repondre Un invincible été » Ailleurs sur le web #47

    […] adoré cet article de Florence, qui parle du syndrome de l’imposteur, des centres d’intérêt e…, et qui donne de petites clés pour cultiver cette multipotentialité et en faire une force dont on […]

  • Repondre Nelly

    Très bel article !
    J’ai donné pendant plusieurs années des cours de piano à mon domicile, en tant qu’autoentrepreneur. N’ayant pas les diplômes qui légitiment un professeur de musique (j’ai fait des études d’arts plastiques), lorsqu’on on me questionnait sur mon métier, je répondais systématiquement : « Je donne des cours de piano ». Je n’ai jamais pu dire que j’étais professeur de piano !

  • Repondre marionromain

    J’ai trouvé ton article très très intéressant à lire. C’est drôle, car hier justement, on s’improvisait « café du commerce » par ici, en débutant autour du ças du présentateur de Capital, sur M6, qui a menti sur son expérience et son CV pour être embauché par la chaine, et qui présente aujourd’hui fièrement l’émission. Je me disais que jamais je n’aurais pu faire ça, car j’avais déjà tellement de mal à me sentir légitime du parcours que j’ai réellement à mon actif ! Et je pense en effet qu’il y a quelque chose de très féminin à tout ça, sans vouloir tomber dans les clichés. Combien se contentent de foncer sans s’encombrer de tous ces états d’âme ? Dans le fond, ça m’arrangerait d’être un peu comme ça parfois. :)

  • Repondre Saoyiste

    Bonjour Bonjour :)
    Je suis bien intéressée pour connaître les ouvrages dont tu parles en fin d’article.
    Actuellement, je suis en pleine reconversion professionnelle. J’ai travaillé pendant plusieurs années dans un domaine où j’étais persuadée de mal faire, que mes créations étaient moches, pas assez poussées comparées aux travaux des anciens de mon école, auxquels je me comparaissais souvent, notamment vis à vis du poste que chacun occupait. Au final, ça m’a vraiment rendue malade, j’ai arrêté de travailler pour réaliser que je ne souhaitais plus évoluer dans cette branche. Entre temps, je me suis intéressée à pas mal de choses, des activités, des lectures, j’ai rejoint des associations… Pour trouver ce qui me plaisait le plus à ce moment là. J’ai enfin trouvé ce que je souhaitais faire : ouvrir ma librairie – salon de thé végane. J’espère rejoindre bientôt une formation dans le métier du livre, pour me sentir plus légitime (aussi) et également me former dans la partie gestion du métier. Car dans le métier de libraire, on touche à tout : la gestion de stocks, la culture générale, l’écoute client, la mise en avant des produits, l’échange avec les éditeurs/auteurs… et bien d’autres aspects que je connaitrai au fur et à mesure que j’avancerai dans cette voie.
    D’un autre côté, je fais aussi partie des gens qui pensent trop, qui se posent sans cesse des questions et qui doutent. Je me demande si notamment je fais le bon choix d’aller dans cette voie. Et si ça ne marche pas ? Et si je me lasse ? Eh bien j’accepte tout simplement l’idée que je ne ferai pas ce métier toute ma vie, et que je trouverai autre chose à faire. Je doute que le sacrosaint modèle du « CDI pendant 40 ans dans la même entreprise » soit représentatif de notre époque et de notre génération.
    Très belle continuation :)

  • Repondre Florie

    Merci beaucoup pour ce bel article qui fait beaucoup réfléchir! Ça me fait toujours plaisir de lire ce genre de réflexions qui montrent qu’il est possible de penser autrement et qu’on est plus nombreux qu’il n’y paraît à sortir des clous (ici en l’occurrence, au sujet des multipotentiels). La question de la légitimité est très pertinente pour moi qui, après avoir osé claquer la porte à un emploi CDI qui ne me convenait plus, hésite à me lancer en freelance. Suis-je assez légitime pour faire payer mes services de rédactrice et de conseillère en communication? La question des femmes est très pertinente aussi d’ailleurs. C’est fort possible que dans notre société patriarcale, nous n’avons pas autant été éduquées que les hommes à oser se mettre en avant, affirmer nos compétences et « se vendre » en quelque sorte.
    Bref, un grand merci pour avoir pris le temps de partager ces réflexions avec nous, et je te souhaite plein de réussite dans tes projets pour l’année à venir :)

  • Repondre Ambre MyDigicrush

    Très bel article ! Je m’y reconnais beaucoup.
    Grâce à cet article je découvre ton blog, et je vais me presser d’aller lire d’autres articles avec plaisir !

    Bonne soirée !
    Ambre

  • Repondre Camille

    Que j’ai aimé lire ton article !
    À l’aube de mon lancement dans le monde du free-lance, cela me rassure un peu de lire les expériences des autres qui ont exactement les mêmes doutes ! :)
    J’ai eu au moins la chance d’être pendant 3 ans salariée dans une boîte à un poste qui exigeait de moi d’être une multi-potentiels, c’était d’ailleurs le truc qui me plaisait vraiment dans ce poste, donc sans avoir vraiment trouvé la légitimité là dedans, j’essaie de me rappeler que si j’ai évolué comme ça au sein de l’entreprise, c’est que je n’étais peut-être pas, au fond, une si grande imposture que ça. Enfin, c’est bien plus facile à dire comme ça qu’à effectivement intégrer !
    Mais je trouve qu’à Montréal, c’est mieux compris, il y a quand même une plus grande ouverture d’esprit sur ça et donc, plus de personnes qui fonctionnent comme ça : ça aide aussi, je crois, de se rendre compte qu’il y a d’autres personnes qui fonctionnent pareil !

  • Repondre En liens cette semaine #28 – L'océan de la vie

    […] a visé juste avec son titre : Légitimité, multipotentialité et entrepreunariat ; alors je laisse ces trois mots tel quel, pour qu’ils vous parlent à vous […]

  • Repondre jordane

    Salut La mouette ;), bienvenue dans la matrice de la multipotentialité :)
    J’apprécie pas trop quand quelqu’un vient sur mon blog pour déposer des liens mais je voudrais réunir toutes les personnes qui se sentent multipotentiel dans ce groupe facebook dans lequel on parle de reconversion, de travail et de multipotentialité :)
    Join us : https://www.facebook.com/groups/lesvoiesdesmultipotentiels/
    A toute :)
    jordane

  • Repondre Tu fais quoi dans la vie ? - Le Blog d'Asmoth

    […] me suis surpris à le faire naturellement. Florence “La Mouette” a également écrit un article à ce sujet, et aborde en même temps de la difficulté qu’ont les personnes un peu “touche à […]

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