“No need to hurry. No need to sparkle. No need to be anybody but oneself.”
– Virginia Woolf
Je trouve fascinants les parcours de vie et à quel point le plus petit des détails et la plus infime des décisions peuvent avoir un impact tel que toute notre vie s’en retrouve avec un déroulement complètement différent. Comme un effet papillon personnel à toute petite échelle et pourtant, quelle échelle qu’est la vie de quelqu’un !
En ce moment j’y pense souvent. Je suppose que c’est une réflexion fréquente lorsque l’on a été amenés à prendre de plus ou moins grandes décisions ayant eu un impact tel que notre vie aurait pu être complètement différente si on avait fait autrement. À la fin du mois, le 30 octobre, cela fera 5 ans que je vis à Montréal, au Québec et cette décision là a été tellement grande que je me demande bien où j’en serais si j’étais restée en France. Pas que j’ai des regrets, oh ça non, mais par curiosité. Est-ce que l’on aurait fini par acheter une maison comme c’était dans nos plans initiaux ? Est-ce que même on aurait un enfant à l’heure qu’il est ? Où en serait ma carrière ? Quel sens ma vie aurait-elle pris si nous ne nous étions jamais dit, un soir d’été au mois de juillet “tiens, et si on faisait nos cartons et que l’on partait vivre à Montréal ?”.
J’y pense beaucoup en ce moment à la fois parce que 5 ans c’est tout de même une date clef mais aussi parce que depuis quelques mois j’ai cette sensation pas très agréable que la vie que je m’étais construite jusqu’alors est complètement chamboulée d’une manière que je n’aime pas vraiment. Que le petit château de cartes de ma vie est finalement très volatile. Pas ma vie sentimentale je vous rassure, tout va très bien et heureusement ! S’il y a bien un pilier auquel je tiens c’est celui-ci, le fameux “home is wherever I’m with you” a encore plus de sens ces derniers mois. On a toujours l’impression que tout est fixe dans une vie (Gravé dans la Roche comme dirait ce bon vieux Sniper, ça va vous ?) et pourtant non en fait, pas vraiment ! Mais professionnellement, si je devais le dire de la manière la plus franche et la plus vulgaire possible (parce que parfois ça a plus d’impact) je vous dirais que bah, c’est franchement la merde et que punaise, j’aimerais voir le bout du tunnel mais je ne parviens pas encore à apercevoir le blanc assourdissant de la lumière qui revient. C’est le cas pour plein de gens, la faute à une crise économique mondiale qui vient pas mal balayer nos vies et qui est compliquée à gérer (vous avez vu le prix du beurre ?!). De mon côté, ça se traduit par un manque flagrant de travail et forcément, en tant que freelance vous vous imaginez bien que les salaires fixes ne font pas vraiment partie de mon quotidien et mon compte en banque est comme une scène de désert dans un Western : vide et silencieux, les boules de plante sèche en moins. Ça m’embête parce que c’est un sujet qui mange tout entier mon quotidien : je ne pense qu’à ça. Et j’en ai marre de ne penser qu’à ça, j’aimerais avoir un autre sujet en tête, parler de chouettes projets, de mes envies personnelles, de ce que l’on pourrait faire, d’où l’on pourrait partir en vacances, quelles balades on pourrait faire… mais tout ça est tenu par un seul fil dans lequel je me prends inexorablement les pieds à chaque fois que je tente de faire un pas en avant : l’argent.
C’est un sujet chiant, l’argent. On aimerait s’en passer mais ça ne fonctionne pas vraiment comme ça. Dernièrement, si il y a évidemment la passion qui m’a fait sauter le pas et le fait de mourir d’envie d’ajouter pour de bon cette passion de manière encore un peu différente à mon quotidien (qu’est-ce que j’aime rencontrer les personnes que je photographie à chaque fois !), si j’ai ajouté la photographie à mon quotidien professionnel c’est aussi pour une raison un peu plus triste : l’illustration, ça n’a pas l’air de vouloir vraiment fonctionner depuis quelques mois et ça me fait de la peine parce que ça me manque vraiment. Et je m’en veux pas mal parce que je m’agite dans tous les sens et m’épuise comme une mouche qui essaierait de sortir d’un verre d’eau. L’illustration me manque, j’ai l’impression d’être nulle si professionnellement je traverse ce gros vide et j’ai aussi l’impression de sortir du clan des gens cool qui dessinent pour vivre et même si je sais que c’est faux, vous voyez ces pensées que vous avez en tête dont vous ne parvenez pas à vous défaire ? C’est exactement ça, c’est bête non ?
Octobre va être un peu rempli d’amis de visite chez nous d’ailleurs mais j’ai très envie de réussir à faire quelques illustrations pour le challenge annuel (l’Inktober de son nom initial), ce sera posté sur mon compte Instagram d’illustration ! J’y avais participé en 2021 et ça avait été trop chouette donc je vais voir ce que je vais réussir à faire pour cette année.
Bref, je ne perds pas espoir pour autant et reste fermement accrochée à l’idée que ce n’est qu’une phase, que ça va forcément aller mieux à un moment alors comme lors de ma dernière newsletter pour préparer l’automne, je reste focalisée sur des petits détails et avance petit à petit pour tâcher de garder autant que possible de l’énergie et j’essaie de m’atteler à des trucs chouettes… comme ce délicieux Crumble à la Prune préparé cette semaine et que j’ai refait hier soir parce que deux fois vaut mieux qu’une (j’oublie chaque année que j’adore la Prune, quel fruit délicieux vraiment !) dont j’ai l’immense plaisir de vous confier la recette parce que vraiment, si vous aimez les Prunes, allez-y !

Pour un plat à tarte rond d’environ 24cm
6 prunes
100gr de farine
50gr de poudre d’amandes
100gr de beurre
100gr de sucre brun
une cuillère à café de vanille liquide
1 pincée de sel
Après avoir dénoyauté et coupé vos pruneaux en petits morceaux, mélangez à la main tous les ingrédients secs pour avoir un mélange sableux sans le faire devenir une pâte.
Ajoutez le mélange par dessus vos prunes préalablement mises au fond de votre plat puis enfournez pendant 30 minutes à 250°C.
Au delà de ces tout petits détails, je pense aussi très fortement au long week-end que l’on s’est réservé dans deux week-ends dans le Vermont ! Depuis que je vis au Québec j’aime encore plus l’automne tant il a vraiment quelque chose d’incroyable sur la côte Est. J’aurais du mal à vous les décrire pour les personnes qui ne vivent pas ici tant leur intensité a quelque chose de fascinant chaque année. Pour le dire simplement, c’est vraiment Pinterest dans la vraie vie tellement c’est beau et chatoyant. Alors puisque l’on connait un peu le Québec, cette année on avait super envie d’aller parcourir les routes au delà de la frontière Canada-USA en Nouvelle Angleterre et plus précisément en se concentrant sur le Vermont. C’est un État que l’on a un peu traversé mais sans vraiment le visiter alors l’automne, c’est la saison idéale je crois pour le faire ! Tandis que le Maine est parfait l’été pour profiter de sa grande côte Atlantique, le Vermont et le Massachussets (on était allés à Boston l’an dernier et j’avais adoré) sont parfaits pour les belles couleurs qui s’installent doucement ! J’ai trouvé une chambre adorable dans un Airbnb qui a l’air incroyablement cosy et j’ai juste envie que l’on se balade tranquillement sans objectif autre que profiter des belles couleurs et couper un peu du quotidien, ça devrait être chouette !

Ce que j’ai aimé ce mois-ci (en plus de mon Crumble aux Prunes, comment ça je suis insistante ?)
Je ne suis pas du genre à trop sortir de ma zone de confort (parce que j’adore mes pantoufles) mais ce mois-ci en plus de faire plein de séances photo trop chouette, j’ai explosé mon record d’anxiété et de stress avec une séance mariage qui me faisait avoir beaucoup d’appréhension. Type de séance jamais faite + quasi intégralement en anglais : l’autoroute de l’anxiété sans aucun péage (coucou à la Bretagne) s’est déroulée devant moi. Évidemment tout s’est hyper bien passée et même si je ne différenciais à la fin plus ma gauche de ma droite, l’expectative ne correspondait pas au déroulement réelle de ladite séance.
Vous pouvez au passage en voir des aperçus sur Instagram aussi !
Même si j’ai tendance à fortement l’oublier, je trouve que c’est plutôt un bon rappel de vie de manière générale : se faire des montagnes d’un évènement le rend bien fréquemment toujours plus grave qu’il ne l’est en réalité et vous fera mobiliser bien plus d’énergie que nécessaire, surtout lorsqu’il ne s’agit QUE de photos ! Bon, c’est plus facile à dire qu’à faire puisque que je me fais des montagnes d’à peu près tout mais si on se le répète en boucle, peut-être que ça finira par fonctionner. J’avais acheté un set de petites cartes à Marloes de Vries il y a quelques années dont celle-ci dessous qui est affichée près de mon ordinateur. Je n’ai pas toujours les yeux dessus mais c’est plutôt un bon rappel !
En français dans le texte ça donnerait “Tout va bien se passer, c’est juste de l’art, personne n’est en train de mourir tu n’es pas médecin”. Alors bon, désolée pour les médecins qui se coltinent toute la pression du monde par le biais de cette petite carte mais puisque ce n’est pas la profession majoritaire, je me dis que ça peut s’appliquer à pas mal de personnes parmi vous et que le rappeler ne fait vraiment pas de mal.
En septembre j’ai aussi publié deux newsletters dans la section payante de cette newsletter dans lesquelles je parlais des dessous de l’édition et de tout le processus traversé pour illustrer ma première histoire pour enfants sortie le 15 septembre dernier au Québec ! C’était chouette de passer du temps à raconter cette partie de mon métier ! Je n’ose jamais trop vous parler de cette partie de newsletter parce que je n’ai pas envie de paraitre insistante ou de faire du forcing mais c’est un format que j’aime beaucoup, un peu plus privé dans lequel je parle de sujets plus spécifiques liés à mon métier. Si il ne me permet pas du tout d’en vivre, c’est aussi un moyen de mon côté d’essayer de trouver d’autres sources de revenus alors si vous avez envie d’aller m’y soutenir (celle publiée pour octobre aujourd’hui parle en long en large et en travers de la façon de créer une palette de couleurs cohérentes et de l’importance de bien choisir ses couleurs dans une illustration, avec des bonus à télécharger !) je vous remercie évidemment chaleureusement ❤️
En vous écrivant, j’ai aussi écouté…
En ce moment je regarde…
Je suis allée sur Google (et me suis fait spoiler un élement alors que je voulais JUSTE un résumé punaise je suis dégoûtée si vous saviez) pour vous dénicher un résumé :
Guillaume Debailly, alias Malotru, agent du Bureau des Légendes, revient d’une longue mission en Syrie en tant que clandestin. Contrevenant au règlement, il ne s’est pas complètement séparé de sa fausse identité et commence un double-jeu, déchiré entre ses deux identités.
Je regarde assez peu de séries françaises mais j’avais toujours entendu énormément de bien de celle-ci et je comprends tellement pourquoi ! Tout l’univers rattaché à la DGSE a ce truc fascinant qui est tellement bien retranscrit le tout mêlé à un jeu d’acteur super (Mathieu Kassovitz entre autre est excellent !) et à des intrigues qui nous tiennent vraiment constamment en haleine, le tout parsemé de géopolitique actuelle… ça en fait une aussi bonne recette que mon Crumble à la Prune (j’abuse avec ce Crumble…).
J’ai aussi terminé la saison 4 de Sex Éducation que j’ai beaucoup aimée et entamé la saison 3 de Only Murders in the Building que je n’ai pas encore terminée, coupée dans mon élan par le Bureau de Légendes !
Et je crois que c’est pas mal tout ? L’été semble ne pas encore vouloir tout à fait partir et nous réserve une dernière journée de chaleur avant de laisser la place pour de bon à l’automne, je crois qu’il faut que j’en profite en me rappelant que début mai prochain c’est le genre de journée dont je rêverai (mais, j’en ris parce que j’en parlais encore récemment mais ce n’est pas l’été indien hein ! L’été indien c’est un micro-redoux quand il a commencé à faire froid fin octobre ou début novembre selon les années, pas avant !).
Trouver mon rythme est encore un peu difficile entre la photographie, l’illustration, la newsletter que j’adore écrire et puis ma propre vie. Dans mes projets personnels j’aimerais beaucoup réussir à retrouver un peu de temps pour dessiner pour moi, ça fait des mois que je n’ai pas dessiné régulièrement et ça me manque beaucoup ! J’ai une illustration en tête que j’ai très envie de faire alors on se dit que je la fais très prochainement, que je la publie et que je vous la montre le mois prochain (et avant si vous me suivez sur mon Instagram d’illustratrice !) ?
D’ici là, prenez soin de vous, abusez de Pumpkin Spice Latte et faites craquer les feuilles sous vos pas