De l’art de l’introversion

De l'art de l'introversion

Pour ce premier billet d’humeur de 2016 (qui est tout de même en brouillon depuis juillet dernier, d’où mes pieds bronzés et oui, je n’ai aucune honte à vous montrer mes pieds !), j’ai eu envie de prendre appui sur une conférence TED de Susan Cain intitulée The Power of Introverts dont le sujet était axé autour de l’introversion et des personnes introverties pour vous exposer un peu mon point de vue. Dans son intervention, Susan Cain parle de la difficulté d’être introverti et d’avoir besoin d’être souvent dans son « monde intérieur » pour se sentir bien et être de ce fait en phase avec soi-même. C’est quelque chose auquel je pense régulièrement : le fait d’être introvertie est parfois pour moi comme pour beaucoup d’autres personnes assez mal vécu alors que pourtant, c’est ce que nous sommes. Pourquoi alors devrait-on mal vivre une partie de nous-même ?

Selon le Larousse, la définition de l’introversion est la suivante :

“ Introversion : Tendance à se replier sur soi-même. „

Est-ce que cette définition de l’introversion n’est-elle pas un peu trop légère, trop courte et trop juste pour définir un aspect entier du caractère d’un bon nombre de personnes ? Est-ce que cela n’est pas un peu plus que ces quelques mots ?

Pour ma part sans avoir de problème quant au fait d’être sociable — je parle en effet avec plaisir avec n’importe qui pour peu que l’on me prenne au sérieux et tout au long de mes études, j’ai toujours aimé diriger des travaux de groupe pour les mener à bien — dans ma vie personnelle, je préfère cependant rester au chaud chez moi accompagnée d’une bonne série et de mon chat plutôt que d’aller festoyer jusqu’à pas d’heure des jours durant. J’ai un peu peur de poser mes questions et chercherai toujours par moi-même avant d’être confrontée au fait que je ne trouverai parfois pas la réponse toute seule. Je préfère réfléchir plutôt que m’exprimer et écouter plutôt que parler. J’ai en horreur les prises de parole en groupe car ayant toujours cette désagréable impression d’être mise à nue, jugée et scrutée sur le moindre geste, le moindre mot que je prononcerai. Aussi, j’ai toujours eu l’impression de me forcer, de me battre contre moi-même et d’aller à l’encontre de ma nature lorsque je tentais d’être un peu moins introvertie pour me calquer sur un modèle me semblant être le modèle « standard » que l’on devrait suivre… j’ai effectivement toujours grandi en entendant tout autour de moi « force-toi, cela ne peut être que positif pour toi », et si ça n’était pas le cas ? Si constamment se forcer à aller à l’encontre de ce que l’on est c’était au fond se faire du mal et heurter la personne que l’on est vraiment ? Est-ce que c’est parce qu’il faut entrer dans le moule ? Qu’être timide, un peu silencieux ne colle pas tout à fait à ce que la société toute entière nous dicte ? Je ne crois pas vraiment que cela puisse changer avec le temps : je veux dire, on ne passe pas d’un statut d’introverti à celui d’extraverti comme ça, au fil des années. L’introversion ne se guérit pas, on apprend sans doute juste à faire avec en évoluant et en ayant conscience de nos éventuelles faiblesses, un peu comme on apprend quels vêtements sont ceux qui nous vont le mieux et quels sont ceux qui ne nous vont pas. Il est vrai que je suis souvent assez perplexe face à tout cela parce que je ne m’y retrouve pas vraiment. Parce que rien ne ressemble à ce qui selon moi devrait exister et que le bien-être des individus, passant non pas à un bien-être global répondant à des normes mais à un bien-être personnel et propre à chacun, devrait être la toute première priorité à laquelle on devrait porter de l’attention, ça et leur santé, les deux allant ensemble. Et ce n’est pas le cas, ça en est bien loin même. Ah cette douce utopie d’un monde beau et gentil… mais je m’écarte un peu du sujet.

Au quotidien, une personne introvertie aura alors généralement besoin de prendre son temps, d’être dans un environnement calme et de ne pas être entourée de beaucoup de personnes. Pour ma part lorsque je suis entourée, j’ai besoin de connaître ces personnes et d’avoir eu le temps de les connaître une par une. Quand je le peux, j’aime pouvoir rentrer et apprécier le confort de mon chez-moi. Je sature vite lorsqu’il y a trop de bruit, trop de monde. J’ai un peu peur quand il y a de la foule ou que je dois être confrontée à un nouvel évènement qui surgit brutalement et je suis aussi mal à l’aise lorsque je dois tenir une conversation avec quelqu’un que je ne connais pas et qui ne m’est en rien relié : quoi lui dire, de quoi parler, est-ce que je dis des bêtises, mince j’ai encore oublié d’articuler, on me fixen est-ce que j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas et qui a été mal compris ? Plein de questions qui paraissent très simples mais qui restent toujours en suspend lorsque je ressens de l’appréhension. L’étape de la discussion chez le coiffeur m’est par exemple parfois inconfortable et l’on me demande bien souvent de répéter car je parle bien trop doucement de manière générale (mais allez donc hurler lorsque l’on vous sèche les cheveux… vous faites comment vous, vous emportez un porte-voix avec vous ?) : c’est un cercle parfois sans fin puisque je suis alors gênée de ne pas réussir à parler plus fort et de devoir redire ce que j’ai dit, parfois plusieurs fois, jusqu’à temps de me faire enfin comprendre. Je ne suis pas pour autant froide, ou j’espère ne pas le paraître en tout cas : je ne rejette personne et même si je peux sembler très réservée parfois, ce n’est pas pour autant que je n’apprécie pas la personne en face mais simplement parce que oui, parfois je suis un peu embarrassée dans une nouvelle situation et que penser à cet embarras me fait l’être encore plus. C’est sans fin, non ? À tout cela s’ajoute la peur irrépressible de ne pas être aimée, bon là ça devient carrément compliqué mais j’avoue que ça ne m’aide pas vraiment plus.

De l'art de l'introversion

[bctt tweet= »Un introverti n’est pas une personne qui n’a rien à dire mais une personne qui ne sait pas comment le dire. via @LaMouetteBlog »]

D’un point de vue plus global, la société entière semble aujourd’hui modelée pour les personnes dites ouvertes : on envoie naturellement les enfants dans des colonies, des clubs et tout un tas d’endroit où il y a du monde, beaucoup de monde, de bruit et d’interaction. On nous incite constamment à aller vers les autres, à leur parler, à participer à des évènements pour faire du lien, avoir des contacts et remplir son carnet d’adresses. Bien sûr, il est essentiel de savoir et de pouvoir interagir avec les autres, on le sait : nous nous construisons dans l’altérité et cette altérité est tellement riche de valeurs et de savoir qu’il serait insensé de se la refuser. Dans mon cas comme dans le cas de beaucoup de personnes, c’est d’autant plus important pour ma future vie professionnelle : il serait improbable d’être incapable d’avoir un dialogue si je souhaite évoluer et j’en suis particulièrement consciente, ce n’est d’ailleurs même pas quelque chose qui me pose réellement problème. Mais selon moi il est tout aussi essentiel, voire plus, de savoir interagir avec soi-même pour se connaître et faire évoluer ce que l’on est en faisant fonctionner notre imagination : imagination qui ne peut être grandie bien souvent que par des moments de calme voire d’ennui. Je me rappelle qu’enfant, mes parents m’encourageaient toujours à m’ennuyer et ne cherchaient pas forcément à me trouver des activités lorsque je venais me plaindre auprès d’eux dès que je n’avait plus d’activité. Et c’est une bonne chose. Les enfants qui s’ennuient (raisonnablement) et qui ne sont pas constamment en interaction avec les autres, développent nettement plus leur imagination, tout comme la solitude et le fait d’être de ce fait plus introverti que d’autres. Soyez-en certain : une personne introvertie n’est pas pour autant une personne qui n’a rien à dire. Bien au contraire ! Aujourd’hui dans notre société, et Susan Cain en parle bien mieux que moi, il est nécessaire de constamment prouver qui l’on est, ce que l’on vaut, pourquoi est-ce que l’on est légitime dans ce que l’on fait et pourquoi de ce fait on serait mieux qu’un autre. De constamment faire mieux, mieux que les autres et mieux que soi-même presque quitte à oublier qui l’on est vraiment au final, non ? Et cette compétition constante me dérange, car elle semble être toujours dans la surenchère, qu’il est difficile de s’accorder un peu de temps pour soi, quitte à laisser pour un temps le flot tumultueux du quotidien et risquer de perdre pied et de se faire oublier. Ce flot est très certainement lié à la surconnexion que l’on connait aujourd’hui : comment laisser un peu le quotidien de côté lorsque tout nous y rattache : notre ordinateur, notre tablette, notre smartphone… comment peut-on alors accepter de ne plus être présent pour 1, 2, 3 jours ou plus ? Tout va si vite qu’il est difficile d’accepter de manquer quelque chose même lorsque cela devient vital de relâcher un peu la pression. Je l’avais d’ailleurs évoqué dans un ancien billet où je parlais du fait d’être surconnecté.

Je regrette aujourd’hui d’être ancrée dans cette difficulté de ne pas être extravertie mais comme le fait remarquer Susan Cain dans son TED Talk, la solitude compte pour beaucoup de personnes et n’est pas forcément négative : elle est alors la possibilité de respirer, de prendre son temps et de se retrouver avec soi même pour mieux repartir ensuite dans le « vrai monde ». Elle est un monde riche qui permet de s’interroger, de se recentrer sur soi-même, de questionner des évènements qui ont pu se dérouler, voir ce qui a fonctionné… ou non. C’est un moment qui nous permet de respirer, de reprendre conscience de la situation dans laquelle on est pour ensuite mieux repartir et s’emparer de tous les évènements que l’on rencontrera par la suite. Car introverti ne veut pas dire ambitieux ni pauvre de tout projet, pour ma part je fourmille constamment d’idées et la seule chose qui puisse être un frein pour les réaliser est le manque de temps (et les journées qui ne font toujours pas 48h du coup), rien de bien compliqué en somme, juste le même problème que beaucoup de personnes rencontrent, introverties ou non. Pour autant c’est tout de même un constant travail sur soi-même pour beaucoup : lorsqu’un évènement surgit dans notre calendrier de façon inattendu, il faut alors du temps pour réussir à se convaincre que tout va bien se passer, qu’il n’est pas nécessaire d’angoisser autant et que… les gens ne vont certainement pas nous manger. Et après chaque nouvel évènement c’est alors toujours la même chose : « tu vois, finalement ça s’est bien passé », parce que oui, finalement tout se passe toujours bien, mais pas toujours de la même façon pour tout le monde :)

Et pour vous, comment c’est ?

De l'art de l'introversion


Susan Cain – The Power of Introverts

30 commentaires sur “De l’art de l’introversion

  • Repondre Chick

    Chouette article, comme je m’en doutais :)
    Je me retrouve souvent dans tes phrases. Je me bats tous les jours contre ma timidité et mon introversion, mais aussi, et c’est plus compliqué à gérer, mon besoin de toujours m’expliquer/m’excuser envers les personnes qui sont en dehors de mon cercle très proche. Je déteste les prises de parole en public, je bafouille, me répète, c’est un stress que j’ai toujours eu.
    Difficile de concilier ce besoin de calme et de « solitude » quand on a vraiment envie de faire des métiers communicants… Mais il n’y a pas de remède miracle ! Alors on fait comme on peut, avec nos acquis et notre bienveillance. Parfois ça marche, les gens comprennent, voir se retrouvent aussi en nous, et parfois non, mais dans ce cas il ne faut pas se battre contre eux. On ne peut pas plaire à tout le monde. C’est quelque chose que je me dis chaque jour.
    En tout cas c’est toujours chouette de voir que dans notre solitude, nous ne sommes pas seuls, loin de là :* ♥

    • Repondre La Mouette

      Oh comme je te comprends pour ce besoin de s’excuser constamment, le pire je crois c’est que dans certains cadres on doit me percevoir comme quelqu’un de pas très drôle et un peu rabat-joie alors que c’est juste parfois tellement difficile de sortir de son stress que du coup on met totalement de côté notre personnalité…
      J’ai mis du temps avant de me dire que oui, finalement on ne peut pas plaire à tout le monde et ce n’est sans doute pas si grave, mine de rien avant ça je perdais beaucoup de temps à me prendre la tête pour rien !

  • Repondre Mathilde

    Oh il est tellement chouette cet article, il raisonne énormément en moi.. Bon en fait, j’aurais pu l’écrire. Tu emplois de jolis mots. Et notamment une phrase que je répète souvent quand on me considère que je suis « celle qui ne parle pas beaucoup » : « je suis de ceux qui préfèrent écouter »
    En tout cas merci pour ce bel article. Il est très beau, il est simple, il est clair et il fait du bien.

    • Repondre La Mouette

      Je suis vraiment contente qu’il ait pu te parler, j’ai fait attention aux mots que je choisissais et si c’est réussi, c’est parfait ! :)

  • Repondre L'espérance au quotidien

    Très beau billet !
    Moi-même introvertie je me retrouve complètement dans ce que tu dis.
    J’ai d’ailleurs souvent regretté d’être comme ça mais aujourd’hui je me rends compte que ça fait partie de nous et je le prends beaucoup mieux depuis que j’ai découvert que plus qu’un trait de caractère c’est une manière de se ressourcer.
    Certains se ressourcent en étant avec les gens, d’autres en étant seuls. Donc ni une tare ni un avantage, l’introversion est une manière différente de se ressourcer je pense :)

    • Repondre La Mouette

      Merci ! :)
      Je crois qu’on est beaucoup au final à longtemps regretter de ne pas être comme « il faudrait être » alors que quand on se rend compte qu’on a bien le droit d’être comme on veut, tout est beaucoup plus simple !

  • Repondre Tinhy

    Je me reconnais énormément dans ton post car je suis aussi très introvertie. J’ai aussi longtemps vu ça comme un défaut, un très gros défaut à vrai dire. Comme tu l’as bien dit, le standard dans la société actuelle est l’extraversion et on pointe malheureusement du doigt ceux qui n’arrivent pas à être ouvert. Finalement j’ai fait un gros travail sur moi pour accepter cette partie de ma personnalité. J’ai besoin de mon petit « temps calme » rien qu’à moi, je n’aime pas les soirées où il y a trop de monde que je ne connais pas et je suis facilement lassée par le bruit et l’agitation. Je suis comme ça ! Ce qui compte vraiment, c’est qu’on se sente bien et dans mon cas, c’est en étant silencieuse que je me sens à l’aise !
    Bref je ne m’arrête plus ! (je suis bien d’accord, qui a dit que les introvertis n’avaient rien à dire ? :p).
    Merci pour ce post :)

    A bientôt xx

    • Repondre La Mouette

      Bah oui ! Ce qui compte avant toute chose c’est de se sentir bien, c’est fou qu’on ait ancré dans notre tête que c’est un défaut alors que pas du tout :)

  • Repondre Ocilia

    C’est drôle, je me reconnais énormément dans cet article, et pourtant, je ne me voyais pas du tout comme une introvertie ! Peut être que je le suis bien plus que je ne le pense finalement.

    Je n’arrive pas à parler aux inconnus s’ils ne me mettent pas à l’aise. C’est particulièrement embêtant en entretien professionnel. Quand la personne en face me met à l’aise, tout se passe bien, quand je sens que ça ne passe pas, je bloque complètement et n’arrive pas à me sentir bien.

    Finalement, le seul moment ou ce genre de chose ne me pose pas de problème, c’est quand je me retrouve dans la position de l’enseignante, ou de « l’experte ». Lorsque j’étais monitrice de voile, je n’avais aucun problème à m’ouvrir et parler à des groupes.

    • Repondre La Mouette

      Les entretiens c’est vraiment une galère monstre, comme toi dès que je suis dans une situation qui me met mal à l’aise, c’est un peu foutu pour longtemps et ça peut durer des mois :/

  • Repondre Lucile

    Je ne dirais pas que je suis introvertie car par exemple je n’ai aucune problème à m’exprimer en public, j’aime bien cela même (dans un cadre scolaire ou professionnel) mais je pense que c’est mon côté Madame-je-sais-tout 1ère de classe (oui vous voyez cette personne insupportable qui lève la main en permanence et que le prof ne veut plus interroger, c’est moi xD).

    En revanche comme toi je ne supporte pas la foule, cela me fait faire des crises d’angoisses. Je déteste les endroits surpeuplés et bruyants. J’aime être chez moi, au calme. D’ailleurs je bosse seule chez moi et je dis tout le temps « oh j’en aurai sûrement marre un jour » mais la vérité c’est que j’adore ça :D Je préfère 1000 faire une soirée avec quelques copains plutôt qu’une soirée en boîte. Quand j’appelle quelqu’un au téléphone ou que je dois m’adresse à quelqu’un que je ne connais pas, je retourne ce que je vais dire dans ma tête, mon coeur s’emballe… je préfère correspondre par email et sms quoi ! Mais pour ça j’ai trouvé la solution, pendant que mon esprit se prend la tête, mon corps agit : j’attrape le téléphone, j’appelle, sans trop y réfléchir, je me lance comme quelqu’un qui sauterait à l’élastique quoi.

    Sinon pendant longtemps j’avais peur de passer pour la rabat-joie de service (non j’ai pas envie d’aller en boîte, ce bar est trop bruyant, je ne sais pas quoi dire à la coiffeuse…) et puis avec le temps je me suis dit que j’en avais marre de me forcer, ça va beaucoup mieux !

    Bref merci pour cet article, c’est sympa de se sentir moins seule ! ;)

    • Repondre La Mouette

      On est tellement conditionné à se dire qu’il FAUT bosser en communauté et que bosser de chez soi n’est pas bon qu’on finit par le croire, alors qu’il suffit de voir régulièrement ses amis et de sortir quand on en a besoin pour des rendez-vous et au final, ce n’est pas si étrange que ça. C’est une bonne solution de se forcer dès que tu commences à paniquer, je le fais aussi pour le téléphone et ça marche vachement bien.

  • Repondre Cyrielle

    Merci, merci pour cet article qui résume tellement bien ma personnalité peu comprise. Tu as su trouver les mots justes et les bons exemples. Qu’est-ce que ça fait du bien de lire qu’on n’est pas une personne à part, une bête de foire à la limite parfois, qu’on n’est pas seule à vouloir se faire accepter, merci, vraiment.

    • Repondre La Mouette

      Mais non rassure toi, tu n’es pas la seule ! :)) En tout cas merci d’avoir lu mon billet, je suis heureuse de voir qu’il a pu parler à beaucoup :)

  • Repondre Djahann

    J’ai du mal à définir si je suis introvertie, ou juste timide et solitaire. Mais je me retrouve assez bien dans cet article. La société veut des gens extravertis, qui se montrent (et avec les réseaux sociaux, rien de plus évident), qui parlent fort, qui aiment le monde, le bruit, les sorties, etc…. Et bien moi non plus, ce n’est pas comme ça que je suis heureuse. Alors oui, on me prend parfois pour une fille bizarre, mais je m’en fiche. Je suis heureuse comme ça, même si ce n’est pas toujours simple d’être ainsi en société.

    • Repondre La Mouette

      C’est dommage au final que cela pose parfois autant de problème en société alors que c’est juste un trait de notre caractère comme n’importe quel autre trait de caractère…

  • Repondre Lucille

    Je me retrouve tellement dans tes mots, cela fait du bien de voir que l’on est pas seule et de le lire (même si au fond, on le sait que nous ne sommes pas un cas unique). Je retrouver seule face à quelqu’un que je ne connait me met vraiment mal à l’aise et me renvoie l’image d’être ridicule. Pourtant j’ai beau me forcer, quand tu évoque toutes les questions « quoi lui dire, de quoi parler, est-ce que je dis des bêtises, mince j’ai encore oublié d’articuler, on me fixen est-ce que j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas et qui a été mal compris ?  » c’est tout le temps ça. D’être autant introvertie m’a joué plusieurs tours, particuliérement niveau scolaire lors de jury ou lors d’un entretien pour une école dont je savais que j’avais le potentiel mais j’ai été paralysée à l’idée de parler à de parfaits inconnus, de devoir me mettre en avant.
    Merci pour ce billet qui fait du bien :)

    • Repondre La Mouette

      Finalement au quotidien c’est sans doute pas si difficile, par contre dès qu’on est forcé à se montrer vraiment, dans des entretiens ou autre, là il devrait y avoir la possibilité de faire autrement, ou qu’au moins en face cela ne soit pas tant perçu comme un défaut.

  • Repondre Natacha

    Je commente peu tes publications et encore moins ton blog je crois mais là tu touches un point sensible Florence :) Tu es toujours pertinente dans tes articles j’adore ♥
    Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis introvertie mais c’est certain que je suis assez solitaire et que j’aime mes moments de solitude. Ca ne me fait pas peur de passer du temps seule, sortir seule, m’occuper seule… J’aime plutôt ça en fait.
    Je suis loin d’être timide, je n’ai aucun problème à parler aux gens, en public, passer des entretiens ou des oraux (avec du stress mais en général je suis assez assurée dans mes démarches ^^), j’ai mon cercle de proches et même en dehors de ça j’ai pas de problème avec « l’autre ». Niveau cadre scolaire ou de travail pas de problème non plus même si mon caractère et la manière dont il ressort fait que ça passe ou ça casse niveau social en général, mais ça vient du fait que je ne sais pas faire semblant et que je ne cherche pas à faire semblant non plus !
    Mais j’aime bien être seule. Depuis que j’ai fini mes études et que mon contrat s’est arrêté je suis seule une bonne partie de la journée. J’avais une bonne excuse avant pour pas rebosser vu que j’étais enceinte mais depuis que j’ai passé la fin de mon congé maternité on me demande souvent si je m’ennuie pas, si j’en ai pas marre, si j’ai hâte de rebosser et plus être seule avec Hélio ou seule tout court. La vérité c’est que je suis bien chez moi à vivre à mon rythme même sans voir du monde tous les jours (à part Hélio et mon amoureux). Je m’occupe très bien, je sors plusieurs fois par semaine seule ou avec mon fils, je vais à des cours de fitness en salle mais je ne parle pas forcément à des gens. Ca me convient :)
    Je suis assez méfiante de nature avec les gens, un peu comme tu le dis j’aime bien savoir sur quel pied danser avec les nouvelles rencontres avant de me détendre. Ca m’a causé pas mal de souci au début de ma relation avec mon chéri quand j’ai rencontré sa belle famille d’ailleurs ! Et je ne sais pas être hypocrite, si le courant ne passe pas plus que ça une personne je m’en tiens à être polie et à lui parler normalement mais je ne ferais jamais semblant que je m’entends à merveille avec ou que sais-je parce que ça ne m’intéresse pas. Ca aussi ça cause vite des soucis car c’est pas super bien vu, mais j’ai pas besoin de me sentir entourée au point de faire semblant avec les gens ^^
    C’est dur de s’en rendre vraiment compte, que la solitude ça nous plait et ça nous va. Et encore plus dur de l’accepter je trouve ! On nous met tellement la pression par convention. Sauf que moi à me forcer à sortir quand j’en ai pas envie, voir des gens quand j’en ai pas envie ou faire semblant avec des gens alors que naturellement je ne serais pas comme ça je trouve ça bien plus fatiguant que de le faire comme je le sens. Mais en partant de là il faut aussi savoir reconnaître lorsque c’est de la flemme (de sortir par exemple hein) ou véritablement une envie de rester tranquille pour ne pas se laisser embarquer dans un cercle vicieux aussi ^^
    En tous cas merci pour ton billet je l’ai beaucoup aimé !

  • Repondre Aline - Box Créations artisanales

    Je me reconnais tellement bien dans ton article!
    J’ai beaucoup de mal avec les prises de paroles en public autant dans la vie personnelle que dans la vie scolaire (enfin, quand j’étais encore étudiante autrefois), il m’arrivait même de manquer un cours pour ne pas avoir à faire un exposé! Quant au groupe, comme toi, il faut que je connaisse toutes les personnes, une par une, avant de pouvoir me sentir « comme chez moi ».
    Les événements remplis de monde où on ne s’entend pas parler, je les fuis!
    Très bon billet en tout cas et je suis contente de voir qu’il y a beaucoup d’introverties comme moi!

  • Repondre WandyCaroline

    Belle article !
    Etant moi même introverti et timide, je comprend tout à fait ce que tu ressens ! Pendant longtemps j’ai essayé de me forcer à changer, surtout à l’école. Mais au final, quand je le fais je ne me sens pas moi même. Et je déteste encore plus quand on me fait sentir ma « différence » (Mon patron par exemple…). Maintenant je préfère être moi même, tant pis si ça dérange. Je me sens mieux ainsi. Pourquoi ce serait toujours à nous de faire un effort ? Pourquoi pas les autres ? Et je suis d’autant plus heureuse quand je constate que lors d’un exposé en cours je suis hyper à l’aise, par exemple (c’est pas toujours le cas malheureusement ahah).

  • Repondre Claire la paillette

    Très souvent, après la lecture de tes articles qui sont toujours tellement bien écrits, je suis intimidée pour te laisser un commentaire ^^. J’ai l’impression que mes mots ne seront jamais à la hauteur de tes propos et bien exprimés. Je me retrouve dans certains de tes mots même si je ne pense pas être introvertie pour autant, je me vois plutôt comme une petite mamie qui aime son cocooning et qui, comme toi, préfère un bon plaid tout doux et une bonne série à une fête alcoolisée ^^. Et je fais moi aussi partie des gens qui écoutent plutôt que de ceux qui accaparent la conversation. J’ai d’ailleurs un ami hyper sociable que j’admire, qui a le don de mettre tout le monde à l’aise, d’être amusant, d’avoir toujours quelque chose à dire. Je me surprends parfois à vouloir être comme lui, à avoir cette aisance mais chacun à ses qualités! Ce dont tu parles fait partie de ton caractère et fait que personnellement, j’aime beaucoup ta personnalité: douce et réfléchie (entre autres, bien sûr!). J’ai appris au fil des années que même des choses que nous considérons comme des défauts sont parfois à double-tranchant et sont parfois nos (plus grandes) qualités :-)
    Très bel article encore une fois Florence :) Bisous!

  • Repondre Bulle

    Super article, je suis une introvertie et je l’assume totalement :) tu parles très bien de ce que c’est chapeau pour tes articles :)

  • Repondre Julie/ Hors du temps

    J’ai l’impression qu’une grande partie des blogueuses sont introverties (« blogueuse » car je lis principalement des blogs de filles…). Un peu comme si au final, le blog était le meilleur compromis entre le partage et rester au chaud chez soi :) En tout cas, c’est un peu comme ça que je le perçois pour moi. Bref, il faut que je regarde cette conférence !

  • Repondre Louise la cerise

    Chouette article !
    Je t’avoue que je peux être vite mal à l’aise au contact de personnes introverties ou timides, car comme je suis du genre bruyante et extravertie, justement, j’ai peur de donner l’impression de vouloir « bouffer » leur espace. Ma petite sœur est très introvertie et je l’ai pas mal vu souffrir en grandissant du manque d’espace que je lui laissait, et je ne comprenais pas qu’elle avait juste besoin de se retrouver seule de temps en temps, et qu’on était tout simplement différente ! Je crois que je suis plutôt de ceux qui parlent et divertissent que de ceux qui écoutent et restent assez calme, pour autant je n’aimerais pas déranger les introvertis et les faire se sentir mal à l’aise, mais ce n’est pas toujours facile !

    Bisous =)

    • Repondre La Mouette

      Les personnes comme toi parfois m’arrangent parce que du coup, pas besoin de parler, il suffit juste de bien écouter pour ne pas perdre le fil et ne pas répondre à côté de la plaque ! Et après tout, il faut de tout pour faire un monde non ? Tant que chacun respecte l’autre, tout va bien :)
      Bisous et merci !

  • Repondre Sophie

    Très beau texte dans lequel je me retrouve vraiment. Autant j’aime sortir, voir mes amis,… autant j’ai besoin de me ressourcer dans le calme chez moi… Et parler en devant beaucoup de gens (au travail…) ou parler avec des gens que je ne connais pas, est une source de stress… :/

    Merci pour ton article, ça fait du bien de savoir que d’autres me ressemble :)

  • Repondre Alexia

    Qu’est-ce que je me retrouve dans cet article… Merci de nous « déculpabiliser » sur nous-mêmes :)

  • Repondre MOCCHETTI

    LA PERSONALITE INTROVERTIE DE ALAIN MOCCHETTI
    Parmi l’ensemble de mes sœurs qui sont 4 et de mes frères qui sont 2, c’est moi qui suis le plus introverti de la famille MOCCHETTI-MOLINARI. Je peux dire que je suis introverti de naissance et dans ma toute jeune enfance, je vivais heureux dans ma coquille, étais je autiste à ce moment la, je crois que oui. Contrairement à mes sœurs et mes frères, je ne parlais pas, je n’avais pas d’opinion, pas de répondant, je devais être ennuyeux pour les personnes qui cherchaient à communiquer avec moi, beaucoup me disaient que je n’avais pas de caractère et cela a perduré pendant des années, jusqu’à l’âge de 28 ans. Scolairement parlant, j’étais très moyen en expression orale forcément et en expression écrite. Au Collège comme au Lycée, je détestais la Littérature et la Philosophie, ainsi que les langues étrangères, mon introversion a été un vrai handicap pour moi. Par contre quand j’ai fait mes études supérieures, je me suis découvert des facultés importantes pour les matières scientifiques et les mathématiques avec une particularité pour les mathématiques où j’ai brillé de la 6ème jusqu’à la 5ème année de faculté (UFR Sciences de Metz). Pour résumer je suis sorti de la Fac avec un Master que j’ai obtenu de la meilleure des façons (mention TB en Licence de Construction Mécanique et mention B au Master). A ce moment la j’avais un faible niveau en expression orale et en expression écrite. Je m’en rendis compte quand je fus embauché à SGN (ex Saint Gobain Nucléaire) filiale Ingénierie de la COGEMA devenue AREVA NC. Comme tout le monde, je me suis formé sur le tas, j’étais Ingénieur d’Essais, puis Ingénieur Responsable d’Unités pour finir Ingénieurs Achats & Marchés en intégrant le projet 2490. Très vite j’ai appris à faire de la rédaction de qualité, et à m’exprimer oralement avec éloquence. En tant que responsable, j’ai encadré des Techniciens pour commencer et ensuite des Ingénieurs d’essais quand je fus promu Ingénieur RU à G27. J’ai calqué mot pour mot la façon d’écrire et de s’exprimer oralement de l’Adjoint Opérationnel de G27 et de l’atelier T1 (UP3 800), à savoir Monsieur Jean-Jacques Izquierdo qui excellait dans ces 2 disciplines. Je dois donc mon niveau actuel à JJ Izquierdo que je remercie au passage pour m’avoir fait énormément progresser. Pour aider ma femme Sophie LARONCHE à s’occuper de notre fils David qui était insomniaque à l’extrême les 10 premières années de sa vie, en plus d’être Autiste et Hyperactif, j’ai négocié un départ de SGN fin mai 1990, pour aider Sophie à s’occuper de David, nous étions pas trop de 2 tellement que David était dur. J’ai donc sacrifié ma carrière d’Ingénieur, c’est David qui a primé par rapport à celle-ci, qui n’aura duré que 11 ans, si je n’avais aidé Sophie à s’occuper de David, elle et ma fille Ophélie auraient craqué en faisant une dépression nerveuse. Quand je parlais de manière très éloquente avec mes amis des Terrasses à Equeurdreville, ils me disaient que j’étais très cultivé. Depuis 2009, j’ai quitté Equeurdreville pour venir habiter à Pont l’Abbé pour me rapprocher de David qui séjourne depuis le 29 décembre 2004 dans la Fondation Bon Sauveur, dans l’Unité Pierre Jamet pour être plus précis. J’ai très peu d’amis et je vis de façon très sédentaire, donc je communique très peu oralement au présent et je n’ai plus l’éloquence verbale que j’avais de 1986 à 2009. Je n’en suis pas sur, mais je me sens de nouveau introverti faute de communication verbale, j’ai l’impression d’avoir fait marche arrière, fort heureusement je ne me sens plus présentement c’est-à-dire au 27 juillet 2016 dans ma coquille d’autrefois.

    Alain Mocchetti
    Ingénieur en Construction Mécanique & en Automatismes
    Diplômé Bac + 5 Universitaire (1985)
    UFR Sciences de Metz
    alainmocchetti@sfr.fr

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