Je crois qu’on n’est jamais préparé à se faire agresser (et on ne devrait jamais l’être) que ce soit verbalement ou physiquement, mais parfois le moral en prend un coup plus violemment que d’autres fois. Mercredi dernier je n’y étais pas préparée ou en tout cas « je ne m’y attendais pas » : j’étais un peu fatiguée, légèrement agacée par un rendez-vous qui venait de se terminer et avais de la paperasse à régler avant de pouvoir rentrer au chaud chez moi. Une journée type qui définitivement n’était pas la journée où j’étais la plus à même de laisser les évènements couler autour de moi sans que j’y prête attention. Et puis ils étaient 3 derrière moi, à me considérer comme un bout de chair et non comme une personne, à considérer que je ne méritais ni leur respect ni leur considération parce que mes jambes étaient découvertes et que j’étais une fille. Parce que rien du tout en fait. Tout simplement parce qu’ils étaient des hommes et qu’ils faisaient parti de ceux pour qui qu’aujourd’hui encore, être un homme semble leur accorder le droit d’être supérieur. L’agacement d’avant encore présent, choquée, j’ai voulu réagir, pour ne pas me laisser faire et faire comme si ils avaient gagné ce droit d’être supérieur. Quelques rires gras plus tard et un trottoir opposé rejoint, comme si la distance de la route avait créé un barrage entre eux et moi et allait m’empêcher de les entendre et eux les autoriser à continuer « mais je vous entends encore vous savez ! », des rires misérables encore et moi, tremblante de colère et les larmes aux yeux, m’enfuyant vers le magasin le plus proche et refusant un appel de mon amoureux car prête à fondre en larmes au moindre mot prononcé. J’avais eu le simple tort d’être une fille et de porter une jupe et ce tort là ne devrait même pas exister, car la rue, les routes, la ville et le monde appartiennent à tout le monde et qu’aujourd’hui en 2015, on ne devrait plus craindre d’être agressé pour ce que l’on est, que l’on soit femme, homme, gay, lesbienne, bi, trans ou bien d’une nationalité différente de celle du pays où l’on a les pieds.
Et vous ?
Le matin même, je lisais cet article de Louise, Sophie et Elosterv, amusant non ?