Le 12 juillet dernier, je suis devenue Canadienne
Petite, je vivais dans une région qui était proche de frontières avec d’autres pays.
J’ai toujours trouvé ça amusant lorsque l’on allait se balader proche de celle collée à l’Italie de pouvoir, en un seul grand pas, se retrouver dans un pays puis de revenir dans le nôtre, comme ça, tout aussi simplement que de jouer à la corde à sauter ou bien à l’élastique. Je trouvais ça fascinant cette possibilité de marcher comme une équilibriste sur une ligne invisible et de jouer à passer d’une part et d’autre de la frontière : une seconde j’étais en France, l’autre en Italie et tout ça, sans même que cela ne puisse se voir. Tout changeait et rien vraiment en même temps, il ne s’agissait que de l’affaire d’un pas ou deux. L’air sentait toujours l’herbe chaude de l’été, le vent des Alpes continuait de souffler doucement, les chardons continuaient de doucement piquer les doigts de la même façon, les marmottes ne semblaient pas bien différentes elles non plus et pourtant, la frontière était là , présente et invisible à la fois. J’étais en France, puis en Italie, tout ça en une infime seconde et à quelques centimètres près, seule une borne frontière faite dans un morceau de roche gravé nous servait de repère, indiquant d’une lettre de quelle côté de la frontière nous étions à ce moment là .