J’ai la sensation de ne pas avoir écrit depuis une éternité, pourtant lorsque je regarde sur mon calendrier, la dernière fois c’était le 11 mars alors, ce n’est pas si lointain que ça. Grand syndrome de la page blanche cette fois : mes journées se ressemblent beaucoup dernièrement et ne sont pas très passionnantes et dans ces moments là , puisque je tire mes sujets de mon quotidien je ne savais pas bien ce que j’allais pouvoir vous raconter pour que ce soit suffisamment riche pour faire l’objet d’une newsletter. C’est comme lorsque l’on dessine à propos de la peur de la page blanche sur une page blanche : principe identique !
Rechercher dans : Newsletter
No. 16 Je me suis mise à la peinture à l’huile pour réapprendre à prendre du temps pour moi
Aujourd’hui, laissez-moi vous raconter comment et pourquoi je me suis mise à la peinture à l’huile et à quel point ça a eu tel un impact sur moi auquel je ne m’attendais pas. Vaste programme vous me direz ! C’est vrai. On y va ?
En novembre dernier j’étais épuisée : je sentais que je commençais à vraiment trop tirer sur la corde et que j’arrivais cette fois vraiment au bout de mes ressources. J’ai tiré sur la corde pendant tout 2023 en jonglant entre une dépression sévère (dont je vous ai parlé en novembre dernier) et mes revenus que je voyais chuter à vitesse grand V (c’est pratique quand même d’avoir de l’argent, j’ai essayé de jouer au Loto mais zéro succès donc j’ai abandonné), le tout en continuant de bien trop travailler pour des montants dérisoires et là , mon corps en a eu marre et m’a signalé que si je ne m’arrêtais pas il s’en occuperait sans doute à ma place. C’était un burn out. Visiblement j’ai le chic de les collectionner. Il faut dire que j’adore les collections mais disons qu’il y en a des plus chouettes que d’autres : les timbres, les mugs, les playlists, les souvenirs chouettes de vie… Un burn out, vraiment ? J’ai déjà la dépression, franchement j’ai pas la place d’ajouter autre chose mon appartement n’est pas très grand alors non merci. Mais bon visiblement pas trop le choix, on ne choisit pas et ça me pendait tellement au nez que finalement, était-ce vraiment une surprise ? Quelle championne.
No. 15 – Je réouvre ma boutique Etsy ! Et je vous parle de prendre son temps et d’une lampe un peu particulière.
Je réouvre ma boutique Etsy !
Avant toute chose… je voulais absolument vous parler de cette nouvelle dont je suis si contente !
Cette année ça fait 8 ans que je suis à mon compte et que je suis illustratrice (8 ans déjà ?! On en parlera dans une autre newsletter j’ai vraiment envie de vous parler de ce métier et de son évolution ces dernières années). J’ai créé ma boutique Etsy en 2016, je rêvais d’avoir une boutique pour créer des produits et je me souviens que le jour où je me suis lancée sur cette plateforme j’étais surexcitée et si contente de m’essayer à cette activité. Si vous me suiviez à ce moment là c’était vraiment une super aventure : je dessinais et vendais des pin’s (comme dans notre enfance !), j’avais ensuite créé une petite gamme de papeterie avec des carnets, des bloc notes et même des petits miroirs de poche ainsi que des impressions d’illustrations. En arrivant à Montréal fin 2018 j’ai continué un peu puis ai fini par fermer la boutique : je commençais à vendre à perte et ça ne servait plus à rien de continuer : j’avais envie d’autre chose et surtout je ne voulais pas du tout continuer pour continuer car ça ne faisait pas de sens, j’avais envie d’aimer ce que je faisais et de ne pas le voir comme une contrainte. J’ai acheté un peu plus tard une imprimante dédiée à de l’impression d’art parce que j’avais très envie de continuer à vous permettre d’acheter des impressions de mes illustrations et encore une fois c’était super ! Puis j’ai fini par la revendre car le papier et l’encre coûtaient très cher et en ajoutant les coûts d’envoi très élevés c’était compliqué pour moi de proposer des prix à la fois corrects pour vous tout en ayant quand même une petite marge suffisante de mon côté pour ne pas avoir cette boutique en quelque sorte dans le vide.
Pendant que j’écrivais cette newsletter j’ai notamment écouté…
Depuis quelques temps j’utilise les services d’Inprnt sur lequel je vends certaines de mes illustrations et même si je ne compte pas y supprimer mon profil le format d’impression est limité et je voulais vraiment pouvoir proposer mes illustrations en plus grand format et surtout en pleine page !
J’aime pourtant toujours autant pouvoir vous proposer mes illustrations à la vente et je suis donc ravie de vous annoncer que ma boutique Etsy est de nouveau ouverte ! Je passe cette fois par un prestataire externe vraiment chouette avec une qualité de papier à la hauteur de mes attentes tout en ayant des frais d’envoi raisonnables pour que ça ne soit pas un frein. Je suis très contente de relancer cette boutique, j’en ai profité pour lui donner un coup de fraicheur pour la rendre aussi gaie et colorée que possible ! J’aime toujours beaucoup réinventer des formats déjà créés pour faire évoluer ces projets au fil des années et espère que cette nouvelle possibilité vous plaira, c’est aussi un moyen de me soutenir tout en vous procurant l’une de mes illustrations et j’aime toujours beaucoup cette possibilité là ! J’y ai mis mes préférées pour le moment mais bien sûr, la boutique évoluera pour vous proposer de nouvelles illustrations dans le temps :)
Cette réouverture de boutique collait parfaitement avec ce dont je souhaitais parler aujourd’hui alors ça tombe très bien.
Il y a quelques mois j’ai acheté une Banker Lamp, si jamais le nom ne vous dit rien la description vous rappellera peut-être ce que c’est : ce sont ces jolies lampes à l’abat-jour en verre, la plupart du temps vert, que l’on retrouvait au tout début de leur existence dans les années 1910 comme leur nom l’indique dans des halls de banque et qui sont désormais souvent vues dans certaines bibliothèques. C’est une lampe que j’adore, j’en voulais une depuis des années et depuis que je vis à Montréal je cherchais sans chercher. J’étais tout récemment tombée sur un modèle chez un antiquaire mais elle n’était pas dans mon budget et surtout elle était argentée, j’en cherchais une couleur laiton traditionnelle. Je vais souvent fureter sur Facebook Marketplace le soir après avoir fini de travailler juste comme ça, au cas où : quand je n’y vais pas pendant longtemps et que j’y retourne c’est généralement à chaque fois à ces moments là que je tombe sur des merveilles. J’y ai trouvé une petite bibliothèque que j’adore achetée pour à peine 80$ dont le tampon indique qu’elle vient d’Ontario et date des années 70, j’y ai trouvé des verres à pied Rosaline des années 70 comme ceux de mon enfance et là , elle était là , devant mes yeux. LA Banker Lamp que je cherchais pour 80$ si je me souviens bien. Il faut souvent être réactif sur Marketplace au risque de passer à côté de quelque chose qui nous plaît alors j’ai immédiatement envoyé un message et une heure plus tard je l’avais dans mes mains (le monsieur en vendait une autre identique mais avec un pied plus traditionnel et si vous saviez comme j’ai hésité devant les deux !). J’adore le son qu’elle fait quand je tire sa chainette pour l’illuminer, sa jolie couleur verte donne une ambiance toute particulière lorsque mon bureau est dans la pénombre et son pied joliment travaillé fait tout son charme, c’est vraiment une très belle lampe.

Juste après l’avoir achetée, j’en ai parlé en stories sur Instagram en disant que je la cherchais depuis longtemps et que j’étais vraiment contente d’en avoir trouvé une aussi jolie à bon prix et parmi tous les DM reçus il y en a un qui a précisément retenu mon attention : quelqu’un me disait que je pouvais en trouver sur Amazon. Et c’est vrai oui, il y en a sur Amazon. Mais au delà de l’éthique est-ce que je l’aurais autant aimée une fois reçue, trois jour plus tard, dans sa boîte de carton souriante ? Car au delà de cette lampe que je trouve vraiment très belle et que j’avais très envie d’avoir, mon envie derrière chaque trouvaille est d’y associer quelque chose en plus. Je suis une grande sentimentale, je mets beaucoup de symbolique dans tous les achats que je fais et pour cette raison, j’ai beaucoup de mal à me séparer d’objets (ce qui, lorsque vous déménagez d’un continent à un autre ne facilite pas vraiment le tri). Je suis matérialiste, clairement, et pour autant je ne pense pas qu’il faille avoir honte de ce trait de personnalité, je ne pense pas être moins bien que quelqu’un de minimaliste et je ne pense pas non plus être meilleure, je crois qu’il faut tout simplement suivre ce qui nous procure le plus de bien-être et pour moi, c’est avoir autour de moi des objets soigneusement choisis qui me rappellent des tout petits moments de vie.
Pour cette lampe, je me rappellerai de cet escalier extérieur typique Montréalais faiblement éclairé dans la nuit puis une fois la sonnette déclenchée, de ce tout petit couloir de collectionneur garni de dizaines de lampes. Des Bankers Lamps et des Lampes Tiffany, d’un monsieur à l’accent de l’est – est-ce qu’il aurait déménagé depuis l’Ukraine vers le Canada lorsqu’il était plus jeune ? – et de ce grand chat un peu maigrichon aux poils longs un peu emmêlés venant réclamer de l’attention en se frottant à nos jambes. Tout ça, tous ces petits morceaux de vie mis bout à bout s’ajoutent à la valeur sentimentale de cette nouvelle lampe associée à mon chez moi. Bien sûr j’aurais pu l’acheter sur internet, sur Amazon, qu’importe : mais alors elle serait vierge et froide de tout ces petits bouts de souvenirs et ne serait pas aussi belle qu’elle l’est alors aujourd’hui. Ma lampe a mis des années à arriver chez moi et c’est tout ce temps d’attente qui lui donne un aspect encore plus spécial.
Elle éclairerait pareil et éclairerait différemment à la fois.
On parle souvent du fait que tout est plus rapide désormais depuis quelques années, on ne sait pas trop si c’est bien ou non — même si l’on s’accorde souvent à se dire que peut-être, ralentir le rythme ferait du bien —, les différentes plateformes sociales nous ont doucement poussé vers des formats plus courts, rapides, dont on se détache rapidement pour passer à un autre contenu, un autre format, une autre source d’information. Comme beaucoup j’y suis vraiment très attachée et ai développé une certaine dépendance à leur égard. On développe si vite une forme d’addiction au contenu rapide, comme un seau de pop-corn dont on se délecte de chaque grain l’un après l’autre jusqu’à arriver au fond à chercher du bout des doigts le dernier morceau du seau sans bien s’en rendre compte. Et dans tout ça malgré tout je ne parviens pas vraiment à m’y retrouver. J’ai essayé de ralentir mon rythme depuis le début de l’année, je réapprends comme je l’avais évoqué récemment à aimer faire ce que j’ai envie en tâchant d’y mettre le moins de pression possible et si c’est parfois plus compliqué que ça en a l’air, c’est chouette de prendre son temps. Parce que j’aime prendre mon temps et que je l’avais un peu oublié : sans être perfectionniste j’aime passer du temps à écouter mon café couler à 10h chaque matin, à tasser ma mouture fraichement moulue, à regarder le liquide couleur caramel doucement couler dans ma tasse préférée puis m’atteler à une nouvelle illustration parfois. À en façonner chaque détail, à penser à chaque couleur, chaque textures, ou bien à chaque musique, chaque plan, chaque image et chaque sonorité dans les toutes petites vidéos que j’aime faire… ou encore chaque couleur, angle, regard dans les photographies que je prends. Tout est détail et pleine conscience de ce que l’on fait et de la raison pour laquelle on le fait : pas forcément pour un Grand Plan de vie mais juste pour soi et prendre soin de soi.
Dans tout ça, pas le choix : pour aimer faire et pour aimer bien faire, il faut prendre le temps. Pas de place au raccourci : il faut bien souvent laisser le temps aux choses de se construire pour devenir ce que l’on souhaite qu’elles soient. On l’apprend au fil de notre vie et on le réalise aussi bien souvent des années plus tard. Et si parfois c’est chouette d’obtenir ce que l’on souhaite dans l’immédiat comme cela peut être chouette de consommer du contenu court et rapide, prendre son temps est ce que je souhaite apposer aux mois qui se déroulent devant nous.
En vous écrivant, j’ai aussi écouté…
Les Mots de Mouette – La Playlist
Je partage dans chacune de mes newsletters des morceaux et j’ai récemment créé une playlist Spotify où je les compile toutes à chaque fois si vous souhaitez pouvoir les retrouver facilement !
No. 14 – Instagram c’est pas moi, c’est toi
Instagram, il faut qu’on parle.
Il y a quelques années j’adorais Instagram. Je m’y suis inscrite en avril 2012 et à l’heure où je publie cette newsletter, cela fait donc 12 ans que j’y suis. 12 ans ! Vous vous rendez compte toutes années que l’on a partagées avec une présence en ligne ? J’ai créé mon compte un an après avoir créé mon blog (pour les personnes qui l’ignorent mon pseudo La Mouette est en premier lieu le nom du blog sur lequel je publiais il n’y a encore pas si longtemps régulièrement, à l’époque où les blogs étaient the-place-to-be, je crois même que cela commence à revenir un peu ces derniers temps !), j’y postais au début comme tout le monde des photos avec des filtres douteux que je mettais en ligne à l’époque dès que j’étais dans mon appartement : à l’époque je n’avais pas encore de forfait téléphonique avec internet compris dedans. Ça a évolué et j’y ai passé beaucoup de temps, je créais spontanément, je me sentais stimulée et adorais trouver, penser et réfléchir à des idées. Instagram c’est et c’était un laboratoire qui fait fourmiller le cerveau et m’agiter dans tous les sens parce que j’avais envie de faire plein de trucs. C’est une plateforme qui nous a vu grandir, vieillir et qui m’a été d’une aide fabuleuse pour expérimenter et puis un jour, faire de mon métier l’illustration. J’ai connu et rencontré des personnes si chouettes dessus, à la fois sur mon blog et Instagram que je vois depuis dès que le peux lorsque je fais un passage en France et lorsque j’y vivais encore, dès que j’allais à Paris. Je pense ici à  Angéline, Laëtitia et Yasmine qui sont parmi celles complètement liées à cette expérience de créer et partager en ligne entre nous et qui sont des personnes si chouettes, en ligne comme dans la vraie vie. J’adore aller sur Instagram, il y a des personnes qui y postent des choses incroyables, toujours belles, bien pensées, originales et mes comptes préférés sont ceux où l’on a vraiment l’impression de partager de la sincérité de la personne derrière. Je ne sais pas si j’y arrive parfaitement mais c’est ce que j’essaye de faire le plus possible parce que c’est la manière dont j’aime le plus partager et que cela me tient vraiment à cœur de ne pas être une autre personne sur internet.
No. 13 – Redécouvrir ma propre joie : une pause dans mon travail à la recherche d’un meilleur équilibre + 15 questions pour vous inspirer et vous inciter à prendre votre temps
Je suis attablée dans le coin de notre appartement que l’on réserve à notre salle à manger et au coin bureau de mon conjoint, derrière la double-porte française vitrée qui donne sur le salon mon regard se pose sur le sapin de Noël qui brille encore, faisant perdurer un peu de cet esprit de fêtes et d’une nouvelle année qui vient de s’achever. Comme le temps passe vite. À ma gauche, une grande fenêtre de bois qui donne sur l’extérieur, le ciel gris de l’hiver qui commence tout juste et les bâtiments de briques rouges des voisins de l’autre côté de la ruelle, ces ruelles typiques de Montréal qui traversent les saisons et se garnissent de jouets d’enfants l’été, de filets de hockey l’hiver. J’ai allumé deux bougies pour me créer une atmosphère aussi cosy que possible, comme dans ces comédies-romantiques où une femme parfaitement habillée et aux cheveux impeccables (je suis encore en pyjama et c’est mon jour de shampoing) écrit face à une fenêtre une chronique en observant la pluie tomber ou bien la neige, selon la saison pendant laquelle se déroule la scène. C’est doux. À ma droite, mon café est encore chaud, tiède plutôt, et je m’interroge en regardant le plafond sur la manière de débuter une nouvelle année à travers ces quelques lignes.